Compte rendu du débat public

Quels fonctionnaires pour quelle fonction publique ?

tenu à la salle Jean Jaurès à Mende le lundi 15 avril de 18h à 20h

A l’initiative de la FSU Lozère, de la CGT48 et de Solidaires Finances publiques 48, une trentaine de personnes, dont le maire de Mende, se sont retrouvées pour échanger et débattre sur les enjeux de maintien et de développement des services publics en milieu rural mais aussi sur l’importance de Fonctions publiques capables de fournir des services publics de haut niveau pour tous les usagers sur l’ensemble de notre territoire.

La Fonction publique est au service de tous les usagers.

Les services publics sont considérés comme de vrais outils d’aménagements du territoire. Leur affaiblissement (tournées des facteurs par exemple) ou leur disparition pose de vrais gros soucis de vie quotidienne, en particulier pour la population âgée.

La centralisation des missions de certains services publics, en particulier celui des finances publiques, dégrade le maillage territorial existant et la virtualisation du service se généralise. La crainte pour le maintien du service public des finances publiques passe par les projets actuels de structuration des maisons de services au public.

Le projet de loi de modernisation de la fonction publique est fortement décrié car il porte en germes la précarisation accrue, l’externalisation de certains services publics  (par exemple pour la fonction publique territoriale, ceux de la restauration scolaire et du nettoyage) et la CDIsation obligatoire des certains agents publics auprès d’entreprises qui auront eu le marché.

Le transfert de services publics vers le privé risque très rapidement de développer des carences de services publics pour les usagers comme on peut le voir avec le démantèlement du réseau ferré dans la vallée du Lot depuis que les bus SNCF remplacent le train. D’autres projets sont grandement inquiétants : ainsi le plan cadastral pourrait ainsi passer à l’IGN, les bases foncières pourraient tomber entre les mains des notaires. Cependant, notre département avec ses très faibles densités humaines reste et restera un espace qui ne sera jamais ou alors dans de mauvaises conditions recherché par le secteur marchand pour assurer une mission de service public pour les habitants.

La notion de rentabilisation accrue recherchée par ce gouvernement  pour les services publics est dénoncée. Il paraît politiquement important d’insister sur les coûts induits pour la population et au profit du secteur marchand par l’absence de Fonction publique et la question de l’efficacité de la privatisation des services publics doit être clairement posé à courts termes.

La population est en attente de plus de services publics (accompagnement du 3e âge, justice plus rapide, police mieux formée, moins d’élèves par classe) mais en même temps demande qu’il y ait moins de fonctionnaires pour moins payer d’impôts. La question du financement des Fonctions publiques est donc posée. Elle doit passer que par une nouvelle réforme fiscale plus juste et plus progressive (ISF à rétablir, imposition des GAFFA, revoir la TVA)  et une lutte plus efficace contre la fraude fiscale.

La Fonction publique rend des services publics à tous, sans trier entre les usagers auxquels elle rend le service, ce qui n’est pas, par définition, la fonction du secteur marchand.

Etre fonctionnaire, ce n’est pas un privilège.  En effet, quiconque peut candidater aux différents concours de la Fonction publique.

Le statut des fonctionnaires n’est pas un privilège non plus. Il garantit certes la sécurité de l’emploi mais il induit pour les agents de nombreuses obligations. Il est particulièrement important de réhabiliter les fonctionnaires qui sont souvent pris comme les boucs émissaires par des idéologies libérales qui considèrent que le statut des fonctionnaires est LE problème.

Les fonctionnaires sont présentés comme des employés bien payés mais c’est oublier les très nombreux précaires (plus de 5 millions) et tous les agents de catégorie C qui ont une prime compensatrice obligatoire car leurs salaires sont très faibles.

Tous les participants considèrent que le statut et les obligations des agents de la fonction publique sont les garants de l’égalité du service pour tous, de l’indépendance devant les influences d’argent et de pouvoir, devant les passes droit, c’est le dernier lien permettant le vivre ensemble dans les quartiers sensibles et en zone d’hyper ruralité.

La Fonction publique permet donc de faire société. Sans statut de la Fonction publique, il n’y a plus de Fonction publique. Voilà l’enjeu hautement idéologique que ce gouvernement est en train de vouloir imposer à toute la société française au nom de la prévalence de la mise en concurrence de tous contre tous. Cette nouvelle société condamnerait de fait la ruralité profonde et tous ses habitants mais elle casserait aussi les bases de notre contrat social construit depuis la Libération.

Après près de deux heures de débats, les participants à cette réunion publique ont tous pris conscience des enjeux locaux et nationaux des prochaines semaines de lutte pour la défense de la Fonction publique et des fonctionnaires.

 

Pour la FSU Lozère,

Hervé Fumel