Prise de parole FSU48

Rassemblement du 5 décembre 2020à Mende pour le droit au travail, à la protection sociale, contre le chômage et la précarité!

La précarité avance à grand pas dans les différentes fonctions publiques touchant aujourd’hui un agent de la fonction publique sur cinq. La perspective des nouveaux contrats de mission et le contexte sanitaire actuel permettent à ce gouvernement de poursuivre sa politique d’austérité en continuant à réduire le nombre de fonctionnaires, en augmentant le nombre de contrats précaires tout en précarisant encore plus les contrats (exemple des remplacements dans l’Éducation nationale pour le 1erdegré ou pour les AED).

Pour la FSU, c’est une toute autre politique d’embauche qu’il faut mettre en place pour assurer partout et pour tous les usagers un service public pérenne et de qualité sur l’ensemble du territoire national, et en particulier en Lozère où la précarité est très forte.

La précarisation dans la fonction publique se traduit aussi par moins de postes aux recrutements par concours (-900 postes à la session 2021 pour le CRPE par exemple) depuis plusieurs années, ce qui aboutit, entre autres, à provoquer la baisse continue des candidats aux concours. La précarisation concerne aussi la situation salariale faite aux divers agents: selon l’INSEE, le salaire net moyen est en baisse dans les trois versants de la Fonction publique. Cette grave tendance est confirmée par le dernier rapport du Conseil d’Orientation des retraites. Cette situation est la conséquence directe des choix gouvernementaux des différents gouvernements depuis 2010 (avec une brève parenthèse fin 2016/ début 2017) qui se traduisent par le gel de la valeur du point d’indice.

Alors que les agents de la Fonction publique sont en première ligne dans la gestion de la crise sanitaire, qu’elles et ils assurent leurs missions dans des conditions souvent difficiles, qu’elles et ils concourent chaque jour à la production de richesses, leur travail n’est clairement pas reconnu à sa juste valeur. Ce ne sont pas les propositions actuelles de revalorisation parcellaire par des primes, concernant seulement une petite partie des agents,qui viendront changer le cap engagé depuis trop longtemps. Ici encore, pour la FSU, une autre politique salariale doit être entreprise pour revaloriser les salaires de tous les agents par une augmentation importante de la valeur du point d’indice. La crise sanitaire a révélé les fragilités des Services publics, victimes de logiques comptables qui les privent de moyens suffisants pour fonctionner de manière satisfaisante pour les usagers.

L’application de la loi de «transformation de la Fonction publique» aura pour effet un affaiblissement supplémentaire des services publics car l’un de ses objectifs est d’augmenter le recours aux emplois précaires, rendant difficile l’acquisition de l’expertise professionnelle nécessaire aux agents publics. L’autre effet de cette politique néfaste est une régression démocratique inédite puisque la transparence et les droits des représentants des agents sont restreints.Sur le plan professionnel, les conditions de travail de tous et toutes se sont considérablement dégradées: charge de travail augmentée, protocoles sanitaires peu protecteurs…

Le «plan de relance» déverse des milliards sur les entreprises, surtout les plus grosses, sans conditionnalité en termes d’emploi ou de réorientation de la production, mais rien n’a été prévu pour les Services publics: aucune prise en compte de la situation inédite, ni aménagements, ni moyens d’urgence. Bien au contraire, la crise agit comme un effet d’aubaine pour nos ministres qui vont plus loin dans leurs politiques et multiplient mensonges et mépris à l’égard des agents.Les travailleurs se débattent entre plans sociaux, chômage partiel, menaces de faillite: la crise économique est d’une ampleur alarmante, elle plonge une grande partie de la population dans la précarité et la pauvreté. Parmi les plus fragiles, les migrants sont particulièrement maltraités, comme on l’a vu à Paris (place de la République) le lundi 22 novembre.

En surplomb de toutes ces difficultés, la FSU dresse un constat particulièrement inquiétant en ce qui concerne les libertés publiques: les attaques contre nos libertés se multiplient, le projet de loi «sécurité globale» organise la criminalisation du mouvement social, il vise à empêcher toute contestation. Les récentes violences policières ajoutent au sinistre tableau, et la gravité des mesures liberticides acte le basculement dans un état autoritaire. Même si la FSU reconnaît la difficulté de la période, elle mesure aussi la possibilité d’en sortir par le haut : la combativité est la seule réponse qu’il nous faut porter collectivement pour empêcher les dérives et réorienter les politiques vers plus de justice.C’est pourquoi la FSU appelle solennellement à investir toutes les mobilisations actuelles comme celle d’aujourd’hui.

La FSU appelle à la grève dans l’éducation le 26 janvier et revendique, outre le retrait de la loi de «transformation de la fonction publique», un plan d’urgence pour les services publics. Elle appelle encore, et autant qu’il le faudra, à se mobiliser pour les libertés, contre les violences policières, pour obtenir le retrait de tout le projet de loi dite de «sécurité globale». La FSU s’engage dans les combats qui s’annoncent et fait en sorte de rassembler toutes les forces qui souhaitent imposer les valeurs de solidarité, de liberté, d’égalité pour faire échec aux projets du gouvernement et construire un avenir meilleur pour toutes et tous