La FSU est une des fédérations syndicales qui a participé à la création de RESF (Réseau Education Sans Frontières) le 26 juin 2004. RESF a pour but de soutenir les élèves majeurs étrangers en situation irrégulière et les familles en situation irrégulière ayant des enfants mineurs scolarisés (de la maternelle à l’université).
Actuellement, en Lozère, des menaces d’expulsion concernent au moins 18 enfants scolarisés au sein de plusieurs écoles ou établissements lozériens (ou qui seront scolarisés prochainement) et 4 jeunes majeurs. Ils sont de nationalité albanaise, afghane, libyenne, ukrainienne, tunisienne. La plupart sont nés en France. Ils ont appris à parler le français, sont scolarisés à l’école de la République où ils ont tissé des liens avec leurs camarades et leurs enseignants, et plus largement avec les Lozériens. Leurs parents (ou eux-mêmes pour les jeunes majeurs) ont déposé une demande d’asile en France et ont été déboutés malgré les dangers et menaces qui les guettent en cas de retour dans leur pays d’origine. Ces derniers, bien qu’en attente de régularisation, ont obtenu une promesse d’embauche au sein d’entreprises lozériennes ou un contrat d’apprentissage qu’ils ne peuvent honorer faute de titre de séjour.
Alors que certaines écoles lozériennes voient leurs effectifs diminuer du fait d’une décroissance démographique dans notre département, scolariser ces enfants de façon pérenne représenterait en outre une chance pour la vie de nos écoles, de nos communes et des entreprises qui y sont implantées. Aujourd’hui, ces familles, parfois logées dans des conditions très précaires et inconfortables dans des hôtels ou des hébergements d’urgence, vivent au quotidien dans l’angoisse d’une expulsion. Ce sont des élèves qui sont victimes de ces situations indignes, c’est inadmissible pour ceux qui les ont dans leur classe au quotidien.
S’il ne nous appartient pas de juger des raisons qui ont poussé les fonctionnaires de l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides à rejeter les demandes d’asile de ces familles, en tant que citoyens et particulièrement en tant qu’enseignants de l’école de la République il nous appartient de rappeler aux services de la Préfecture de la Lozère que la France est signataire depuis le 20 novembre 1989 de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant. A ce titre, elle doit protection, sécurité et droit à l’éducation à tous les enfants qui vivent sur son territoire et ce quels que soient leur statut, leur nationalité.
Nous, citoyens lozériens, renouvelons toute notre solidarité envers ces familles et ces jeunes et demandons à la Préfecture de la Lozère de cesser toute procédure d’expulsion afin qu’ils puissent étudier, vivre et travailler en France.

Source: fsu48