Bilan d’une intense activité des sections locales, départementales et académique de la FSU pour parer les mauvais coups d’une préparation de rentrée 2017 réalisée à l’aune d’une politique d’austérité des moyens.

A tous les échelons de la FSU, le travail de défense des postes des collègues dans les différents secteurs de l’Education nationale commence très tôt en janvier pour se terminer en mars avant la tenue des différentes instances préparant les mutations pour chacun des corps.

Ce long travail nécessitant une grande coordination des sections locales (dans chaque établissement), de la section départementale (en particulier pour les postes en collèges) et de la section académique (pour tous les corps à ce niveau administratif) a encore porté ses fruits cette année.

Petit bilan en guise de rappel de ce qu’est une partie de l’activité militante FSU dans ce domaine :

Avec une dotation départementale nulle, la préparation de la rentrée 2017 « à moyens constants » dans le premier degré s’est résumée cette année plus particulièrement, à un nouveau « jeu de chaise musicale » entre ouvertures et fermetures avec en prime un choix évident du DASEN de travailler à une restructuration du tissu scolaire départemental du premier degré au dépend des classes uniques et au profit des structures de plus de 4 classes.
Pour la FSU, la classe unique ou les écoles de trois classes ou moins ne sont pas « dépassées ». Les enjeux du maintien de telles structures en milieu rural sont multiples : pédagogique d’abord puis humain, social, territorial, écologique mais aussi économique. Pour la FSU, la vitalité de nos territoires ruraux dépend très largement de la présence de l’école car « nos concitoyens de l’espace rural veulent disposer des services publics élémentaires au premier desquels celui de l’éducation ». Le schéma « une commune, une école » n’est pas à oublier, et il faut aussi avoir à l’esprit en cas de fermeture l’augmentation des transports qui génèrent fatigue, dépense, pollution…

Au sein de la FSU, le SNUipp-FSU considère qu’il n’y a pas d’organisation idéale pour l’école publique mais que l’on doit dépasser les idées reçues sur la ruralité. Nous estimons que les acteurs locaux (élus, parents, enseignants) doivent pouvoir participer aux décisions pour favoriser le maintien d’un tissu structurant, notamment pour la vie de l’enfant.
Pour ce qui est des RASED (Réseau d’Aide aux Elèves en Difficulté), pas de déclinaison en Lozère de la promesse du candidat Hollande qui s’était engagé à rendre tous les postes supprimés par Xavier Darcos, ni de la consigne donnée par Madame la Ministre elle-même lors du CTM du 15 décembre dernier de créer cette année des postes en RASED autant que de besoin. Pour répondre aux contraintes géographiques lozériennes et ses réalités kilométriques, le bon sens et l’intérêt des élèves avaient conduit à la création de RASED de secteur supplémentaires dans chacune des trois circonscriptions. Aujourd’hui, après la disparition des postes sédentarisés, la transformation du poste G en poste E sur la circonscription de Florac confirme une offre à minima par circonscription, déconnectée de l’analyse des besoins réalistes exprimés l’an dernier.

Après deux CTSD et un CDEN, au fil des instances et des débats avec les représentants des personnels, des rencontres avec élus et parents d’élèves, des mobilisations des parents, le projet de carte scolaire final a laissé apparaitre une prise en compte d’un certain nombre d’arguments avancés et une meilleure appréhension du contexte de certaines situations.

Postes spécialisés :

Fermeture poste G (RASED circonscription de de Florac) et

ouverture poste E (RASED circonscription de Florac)

modification école de rattachement Poste G (RASED circonscription de Mende) de Langogne à Mende.

Dispositif UP2A :

Dispositif qui devient itinérant, partagé entre Chambon et Langogne .

Postes devant élèves :

Fermetures école classe unique de St Martin de Boubaux, école classe unique St Georges de Lévejac, 2ème classe de Ste Croix Vallée Française (4° classe du RPI, Gabriac, Pont Ravagers, Ste Croix Vallée Française)

Ouverture Banassac (6° classe), Chabrits (5° classe)

Modification : Poste OC Bonijol (0.5 Oc +0.5 français )devient un poste complet occitan

Décharges PEMF : modification règlementaire des 8 décharges de PEMF qui passent de 0.25 à 0.33 soit 0.8 Equivalent Temps Plein.

Vote majoritairement contre des six représentants de la FSU, des parents et d’une conseillère départementale.

Enfin lors du CDEN les membres du Conseil Départemental de l’Education Nationale ont eu droit à un effet de manche avec l’annonce d’un poste supplémentaire « Plus De Maître Que De Classe » gagné au ministère pour la Lozère à la condition que la « Convention ruralité » soit effectivement signée. Un poste sous condition pour le rural alors que 2 classes uniques ont été fermées et un RPI fragilisé…

Mesure qui a donc été confirmée après le 15 mars 2017 pour le RPI de Ste Croix Vallée Française mais qui n’a toujours pas été validée en CTSD et CDEN ….

Pour les représentants FSU des personnels, le bilan de cette carte scolaire est globalement négatif : nous ne retrouvons pas dans les faits la priorité à l’école de la République promise en 2012.

Lors du CTA du 17 janvier 2017 : les chiffres sur la préparation de rentrée tombent. Pour la Lozère :

En collèges + SEGPA : 2489 élèves attendus (soit +42 que le constat de rentrée 2016)

En LP : 370 élèves attendus (soit +13 élèves que le constat de rentrée 2016)

En LGT : 878 élèves attendus (soit +11 élèves que le constat de rentrée 2016)

En Post Bac : 217 élèves attendus (soit 7 étudiants de moins que le constat de rentrée 2016)

En face les moyens alloués laissent les représentants de la FSU académique très inquiets :

pour tous les collèges du département 3168 heures

LP Peytavin Mende : 279 élèves, 686,5 heures

SEP Théophile Roussel : 100 élèves, 289,5 heures

Chaptal Mende : 521 élèves, 723,3 heures

LGT Peytavin Mende : 320 élèves, 826 heures

LGT Théophile Roussel : 290 élèves, 572,5 heures.

Le constat est fait très rapidement, par certaines sections FSU des établissements, que ces DGH n’allaient pas permettre de fonctionner dans les meilleures conditions.

Suite au CTA, la FSU Lozère, comme toutes les sections départementales FSU de notre académie, a proposé aux autres organisations syndicales membres du CTSD de boycotter cette instance départementale initialement prévue pour débattre et faire évoluer les DGH de chaque établissement en connaissance de difficultés spécifiques de chaque EPLE.

Le texte d’appel à boycott : « Suite au CTA du 17 janvier 2017 durant lequel Mme le Recteur a diffusé en séance l’ensemble des dotations des collèges de l’académie, suite également au non-respect par certains chefs d’établissement du calendrier de préparation de rentrée, qui ne permet pas la tenue des CA avant celle des CTSD, la FSU Lozère appelle les organisations syndicales représentatives à se concerter pour mettre en œuvre le boycott du CTSD du 27 janvier 2017. Il est clair en effet que le CTSD de janvier dont l’objet est de travailler sur les évolutions des dotations des collèges, au plus près du terrain, perd sa prérogative, laissant l’impression aux élus de cette instance de n’être présents que pour constater des situations déjà largement diffusées, voire validées. Dans ce contexte, la FSU Lozère appelle les organisations syndicales représentatives à marquer leur désapprobation en s’associant à sa démarche de boycott du CTSD de fin janvier. » L’UNSA et FO n’ont pas souhaité s’associer à ce boycott cependant tenu car la FSU est majoritaire dans le CTSD Lozère.

Lors du CTSD de repli du 3 février 2017, les élus FSU ont pu dénoncer les conditions d’enseignement dégradées en préparation en pouvant afficher qu’avec 32 élèves supplémentaires attendus à la rentrée 2017 et une diminution de moyens de 120 heures par rapport aux DHG réelles à la rentrée 2016, le H/E (rapport heures octroyées par élève) des collèges du département est en baisse passant de 1,60 à 1,53. Les élus FSU ont alors attiré l’attention de l’administration départementale sur les situations très difficiles dans lesquelles elle plongeait certains collèges par des DGH insuffisantes (Le Bleymard, La Canourgue, Florac, Langogne, Marvejols, Mende et Villefort).

Suite à cette instance, les équipes militantes de la FSU, tant au niveau local qu’au niveau départemental, ont multiplié les informations aux collègues sur les conditions de rentrée dégradées et ont accompagné les sections d’établissement qui ont demandé audience sur ce point.

En GT (le 27 février) puis en CTSD (le 2 mars), les élus FSU ont défendu tous les postes implantés et menacés dans les collèges du département. Alors que l’administration proposait un solde de -1 poste sur le département et après une présentation argumentée de leurs propositions, les élus FSU ont obtenu les modifications suivantes : le poste d’Education musicale de Marvejols n’est plus supprimé et est conservé avec un complément sur le collège de Mende, un poste de Sciences physiques est créé au collège de Langogne, un poste de Lettres modernes est créé au collège de Mende. Le solde des postes d’enseignants implantés dans les collèges du département et acté en CTSD passe donc de -1 à +2. Cependant, toutes leurs demandes (7) de créations de postes n’ayant pas été validées par l’administration, les élus FSU se sont abstenus sur le vote alors que l’UNSA a voté pour et FO s’est également abstenu.

Dans les lycées, les sections locales de la FSU ont travaillé méthodiquement à la défense des postes implantés et ont dû recourir à différentes actions (audience au Rectorat…) pour demander plus de moyens horaires et maintenir les postes menacés.
Lors des GT académiques puis du CTA du 16 mars (ayant pour fonction principale d’arrêter les créations-suppressions et modifications de postes dans tous les corps de l’Education nationale au niveau académique), les élus FSU ont poursuivi leur travail d’argumentation et ont réussi à endiguer certaines suppressions de postes. Les résultats du CTA sont les suivants pour chaque corps :

Postes Enseignants et Documentation : +110 emplois enseignants au niveau académique, mais suppression d’un poste de PLP Génie Chimique sur le LP Théophile Roussel à St Chély d’Apcher. Votes : 8 abstentions (FSU et UNSA), 1 contre (FO), le SNALC ayant déjà quitté la salle avant les votes…

Postes CPE : aucune modification en Lozère (+7) : 8 abstentions (FSU et UNSA), 1 contre (FO).

Postes de direction (+1) et administratifs (+6) : 1 poste d’ADJAENES supprimé sur le LGT/LP Peytavin à Mende : 8 abstentions (FSU et UNSA), 1 contre FO.

Postes personnels assistants de service social (+5) : aucune modification en Lozère : 6 contre (FSU et FO), 3 pour (UNSA).

Postes personnels infirmiers (+3) : aucune modification en Lozère : 6 contre (FSU et FO), 3 pour (UNSA).

Postes personnels de laboratoire (solde à 0) : aucune modification en Lozère : 6 contre (FSU et FO), 3 pour (UNSA).

Pour l’ensemble du secteur Education Nationale sur le département, le bilan global de cette préparation de rentrée est donc le suivant : avec une trentaine d’élèves e plus, le département fonctionnera avec le même nombre de postes (tous corps confondus). Ceci correspond dans la nov langue libérale à la « rationalisation » des moyens alloués au service public d’éducation sur notre département qui est confronté à un maillage de son réseau mis à mal depuis de nombreuses années au profit d’un enseignement privé sous contrat qui se taille la part du lion et accumule les ouvertures de formation professionnelle et post bac alors qu’elles sont trop régulièrement refusées aux établissements publics.

Hervé Fumel et Nathalie Perret

Source: fsu48