Plus de 300 personnes ont défilé  dans les rues de MENDE ce Mardi 19 Mars, pour dire stop au racket au profit d’une majorité des privilégiés.

Nous exigeons la justice sociale et fiscale !

Augmentation immédiate des salaires, des traitements, des minima sociaux, des allocations et des retraites.
Suppression de la hausse de la CSG pour les retraités.
Suppression du CICE pour les groupes du CAC 40 et rétablissement de l’ISF.
Conforter et rétablir les services publics au service de la population dans tout le territoire; retrait du projet de loi «transformation de la fonction publique».
Stop au projet Macron contre nos droits à la retraite.
Stop à la dégradation des conditions de travail et à la précarité; développement et pérennisation des emplois dans les entreprises.
Maintien des droits des salariés privés d’emploi (non au vol de 4 milliards d’euros sur l’assurance chômage).
Nécessité de répondre aux enjeux climatiques et environnementaux.
Non à la loi anti-manifestation et anti-grève, halte à la répression

Discours FSU (19 mars 2019)

Action nationale dans un cadre interpro et un cadre FP dont nous nous félicitons pour faire entendre que le public et le privé mènent et doivent continuer de mener les mêmes combats

Tous ensemble car les fonctionnaires, comme tous les actifs souffrent de conditions de travail dégradées (les politiques d’austérité budgétaire mises en place depuis trop longtemps suppriment des postes, font disparaître des agents mais poursuivent l’empilement des taches pour ceux qui restent). La charge de travail s’amplifie pour chacun ainsi que la complexité des taches à effectuer, et par leur multiplicité et parfois le non lien entre elles font perdre le sens du travail aux agents. Cette situation induit, dans un contexte prégnant de mise en concurrence des uns envers les autres, un très profond développement du malaise au travail et de situations graves (burn out, dépressions…)

La FSU, comme l’immense majorité des Français, réclame un investissement massif de l’Etat et des collectivités locales dans tous les champs de la Fonction publique pour développer l’emploi public sous statut, offrir à tous les citoyens sur tous les territoires des services publics de proximité et de haut niveau. Le mouvement social en cours dénonce à juste titre l’abandon de nombreux territoires par les services publics : moins d’école, moins d’infirmières, moins de soins, moins d’hôpital, moins de trésoreries locales, moins de gestion des espaces naturels et mise en danger des parcs naturels de Lozère…

Cette désespérance ne pourra s’estomper qu’avec une reconquête de l’espace de vie des citoyens par les services publics gratuits portés par la puissance publique et échappant aux logiques du marché qui ne visent que des objectifs de compétitivité et de mise en concurrence des uns contre les autres. Cet objectif est primordial, s’il en est, dans un département rural tel que le nôtre.

Le problème de pouvoir d’achat  et des rémunérations des fonctionnaires  doit être clairement exposé : après le retour du gel de la valeur du point d’indice qui entraîne une perte de pouvoir d’achat sans précédent à cause de l’inflation, après la mauvaise compensation de la hausse de la CSG, après le rétablissement du jour de carence, le gouvernement réactive une vieille promesse sarkosiste : on va supprimer des postes de fonctionnaires et pour ceux qui restent, pour faire face à la charge de travail, open bar sur les heures supplémentaires. Aucune fonction publique n’y échappe. Or en termes de rémunération, une heure sup n’équivaut pas une heure inscrite dans le service réglementaire des agents publics. Une heure sup est moins payée d’une heure réglementaire. Penser pouvoir faire croire que la hausse du pouvoir d’achat des agents publics se fera par plus d’heures sup pour chacun d’entre eux est un pur mensonge gouvernemental. Un de plus….

Car dans le même temps, le gouvernement se lance dans un projet de loi destructeur pour toutes les fonctions publiques. Ce projet de loi qui sera présenté le 27 mars en Conseil des ministres et qui commencera à être travaillé à l’Assemblée nationale début mai vise, sous le terme de transformation de la Fonction publique, à casser le statut des fonctionnaires en activant plusieurs leviers : vider de leur substance les commissions paritaires en ne donnant plus aucun droit de regard aux agents sur les actes de gestion de leur carrière (mutations, promotions…) qui passeraient à la main de managers locaux ; remise en cause des CHSCT, de leurs prérogatives et des moyens pour les faire fonctionner ; élargissement des dérogations au principe du recrutement par concours sur un emploi permanent  par la création de « contrat de projet » ouvrant la porte à une précarisation accrue devenant la voie principale de recrutement alors que déjà aujourd’hui 20 % des agents ne sont pas titulaires et souffrent de niveaux de rémunérations insuffisants et de l’instabilité liée à leur précarité ; remise en cause des accords sur le temps de travail dans la fonction publique territoriale ; possibilité d’externalisation de services avec des détachements vers le privé, mobilités imposées… Tout ceci vise à satisfaire l’objectif présidentiel fixé à ce quinquennat : supprimer 120 000 postes de fonctionnaires d’ici 2022.

Cette attaque généralisée et frontale menée par ce gouvernement et liée à un choix politique assumé par le Président. Emmanuel Macron est en effet un homme du libéralisme, de l’économie de marché. Il est d’une hostilité totale envers tout ce qui apparaît comme réglementation statutaire des salariés. Sa norme sociale de référence est celle qu’il a définie par la réforme du code du travail : le contrat individuel conclu entre un salarié et un patron. Il pense que cette règle devrait devenir la référence générale pour le salariat, aussi bien dans le public que dans le privé. Son projet de loi de transformation de la Fonction publique vise cet objectif.

Collectivement nous devons nous opposer le plus fortement possible à cet objectif hautement politique qui remet en cause la conception du fonctionnaire – citoyen héritée du programme du Conseil national de la Résistance et jamais remise en cause, même par les lois de décentralisation de 1982-1983. Casser la Fonction publique et casser le statut des fonctionnaires de 1946, c’est rendre les usagers des services publics soit prisonniers d’un système d’édiles locaux, soit marchandisé. Si tu as du pognon, tu pourras quand même t’en sortir. Sinon… tu n’aura plus accès à certains services publics gratuits. Ceci n’est pas acceptable et une autre politique est possible. A nous de décider d’en changer.

Dans le cadre d’un plan d’action et dans un cadre syndical le plus unitaire possible, la FSU continuera à être présente pour poursuivre la mobilisation :

le 27 mars pour dénoncer une nouvelle fois le projet de loi de transformation de la Fonction publique

et le 30 mars pour dénoncer la Loi Blanquer et les réformes dans le secteur de l’Education.