Comme nous pouvions l’écrire avec inquiétude dans notre dernier éditorial (POUR48 n°145 du 17 mai 2017) intitulé « Et maintenant… quel devenir pour la Fonction publique et les services publics ? », le contexte national et local en cette fin d’été confirme ce même sentiment mais aussi la rupture provoquée par le tournant idéologique du nouveau pouvoir.
En effet, les mois de juillet et août ont permis au nouveau gouvernement de s’attaquer à la Fonction publique et ses différents agents pour commencer la mise en œuvre d’une vraie politique libérale d’austérité.
Les coups sont alors tombés très drus pour tous les fonctionnaires : gel de la valeur du point d’indice, volonté de retarder la mise en œuvre des revalorisations salariales (certes encore trop faibles) du PPCR, retour du jour de carence, prévision de la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires (dont 70 000 dans la Fonction publique territoriale).
Avec le choix réalisé de mettre à mal des catégories sociales les plus défavorisées (hausse de la CSG qui, contrairement aux annonces, ne sera pas compensée pour les premiers mois de l’année 2018, suppression de 150 000 emplois aidés, suppression d’une partie des APL pour les étudiants…) et de soutenir les plus aisés (volonté de suppression de l’ISF) ce gouvernement à très clairement choisi le camp de ceux pour lesquels il va œuvrer durant les cinq prochaines années.
Cette « rupture » devient déjà inacceptable d’autant plus qu’elle est associée à une négation du dialogue social et du dialogue parlementaire. Dans notre système démocratique, la légitimité des décisions gouvernementales ne repose pas uniquement sur les résultats des élections. Les contre pouvoirs sont nécessaires au bon exercice démocratique. Parmi ces contre pouvoirs, l’opposition parlementaire mais aussi les organisations syndicales représentatives des salariés doivent pouvoir jouer leurs rôles. La mis en œuvre du projet Macron abuse de l’autoritarisme présidentiel dans de nombreux domaines. Les simulacres de contacts (cependant toujours très médiatisés) entre la ministre du Travail, le premier ministre et les différentes organisations syndicales, dans le cadre de la préparation des cinq ordonnances de la Loi Travail XXL, en sont l’exemple le plus parfait. Le contenu de ces ordonnances était espéré par le patronat. Le gouvernement n’a pas déçu ces espoirs patronaux.
Pour la FSU, il devient donc maintenant urgent de construire un mouvement social d’ampleur pour contrer les différentes étapes de mise en œuvre d’un projet de société ultra libéral porté par un gouvernement qui envisage le chacun pour soit, la précarisation pour tous, la casse des services publics et de la Fonction publique comme ligne d’horizon. La première étape sera la journée nationale d’action du mardi 12 septembre (la FSU a déposé un préavis de grève national pour cette journée pour laquelle vous trouverez la modalité d’action départementale en page 3). Cette journée doit être l’amorce de construction d’un front social le plus large possible pour faire face aux échéances à venir : la réforme de la Sécurité sociale visant à casser ce bastion des solidarités sociales et inter-générationnelles pour le livrer aux appétits des marchés financiers, la perspective d’une nouvelle contre réforme des retraités, la volonté de filtrer les inscriptions d’étudiants dans les universités, la casse du baccalauréat, la mise à mal des services publics sont autant de sujets pour lesquels l’engagement collectif syndical le plus unitaire possible devra être particulièrement fort pour organiser la lutte.
D’ores et déjà, dans le cadre de la réunion des fédérations de fonctionnaires, la FSU a proposé une journée d’action intersyndicale début octobre lors du rendez-vous salarial. Ce sera ne nouvelle étape dans la construction du mouvement social.
Hervé Fumel
Source: fsu48