Le second tour de l’élection a mis à mal les prétentions du Front National à occuper la présidence de la République. Il était primordial de faire barrage à la candidate de ce parti non-républicain, xénophobe, porteur de tous les dangers et c’est ce que la FSU Lozère a fait tant en interne, auprès de ses syndiqués, qu’en externe lors, en particulier, de la journée du 1er mai où elle ne s’est pas dérobée.
La position fédérale défendue lors de la présidentielle, à savoir « Pas une voix pour le Front National ! » a été particulièrement bien entendue par les agents. Cependant beaucoup reste à faire car en quinze ans le score du FN a doublé dans notre pays, situation clairement non satisfaisante pour la FSU et ses syndiqués qui continueront à lutter contre les idées réactionnaires et anti progressistes de ce parti.
Le nouveau Président est élu sans adhésion forte à son projet : une abstention record (25,4 %), un nombre élevé de bulletins blancs ou nuls (11,5 % des votants) et un nombre de voix obtenues représentant moins de la moitié du corps électoral.
Vouloir imposer rapidement (et par le recours à des ordonnances) des mesures particulièrement contestées sur le Code du travail, alors même que l‘entêtement du gouvernement précédent à maintenir des politiques d’austérité n’a fait qu’accentuer les clivages de notre société, serait une faute.
Les logiques libérales visant à déconstruire le modèle social français sont aujourd’hui à la tête de l’exécutif. Entretenir une diminution des dépenses publiques et la mise en œuvre de réformes dites structurelles qui dégradent le marché du travail, les droits sociaux, la fiscalité, les services publics, le niveau des salaires et des pensions maintiendrait un cap dangereux. Ces politiques d’austérité, loin de résoudre les problèmes de la dette et du déficit, les accentuent et ont plongé la France dans la récession, le chômage et la précarité (9 millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté et 3,8 millions mal logées) qui sont de véritables boulevards aux idées d’extrême droite.
Les offensives annoncées contre le nombre de fonctionnaires (-120 000 dans le programme du Président), leurs statuts et leurs durées hebdomadaires de travail sont à rapprocher des offensives contre le Code du travail. Elles s’appuient sur l’opposition entre travailleurs du public et du privé, exacerbées par celles et ceux qui cherchent à imposer des politiques de régression sociale. Réduire encore le nombre d’agents, au soi-disant nom de l’équilibre nécessaire des finances publiques, cache mal la volonté de soumettre des pans entiers de l’intérêt général à des intérêts privés.
L’actuelle campagne des législatives et, à son issue, la configuration de l’Assemblée revêtiront une importance particulière. Nous avons besoin de forces capables de combattre le FN qui risque de disposer d’un groupe conséquent mais aussi de mettre en échec de nouvelles atteintes aux droits des salariés, de nouveaux reculs sur les retraites, une révision des statuts de la Fonction Publique et une réduction du nombre d’agents, une augmentation de l’autonomie des chefs d’établissements. Les suffrages qui se sont portés à gauche lors du premier tour de la présidentielle ont montré la force de l’aspiration à des changements progressistes.
Les semaines et les mois à venir s’annoncent déterminants pour le devenir de la Fonction publique et des services publics en France et dans notre département. La construction d’un rapport de force devient cruciale pour lutter contre leur casse annoncée. La FSU Lozère et ses syndicats œuvreront à rassembler, dans une démarche syndicale la plus unitaire possible, les forces porteuses d’un projet de justice et de solidarité.
L’engagement citoyen de chacun mais aussi l’engagement collectif syndical dans les semaines à venir seront déterminants pour poser les bases d’une lutte efficace.
Hervé Fumel
Source: fsu48