Après les attentats meurtriers qui ont ensanglanté notre pays cet été, le sujet de la sécurité dans et devant les établissements scolaires, devient une affaire d’Etat dans un contexte médiatico politique qui, au nom de la sécurité, développe des discours hautement sécuritaires visant à clouer au pilori une partie des membres de notre société.
Le Ministère de l’Education nationale participe, à son niveau, à ce mouvement particulièrement inquiétant pour les droits et libertés de chacun et particulièrement dangereux pour le vivre ensemble pourtant privilégié dans les programmes d’EMC à tous les niveaux de la scolarité des élèves. Si, en tant qu’organisation syndicale, nous partageons le souci fondamental de la sécurité dans les établissements tant pour les élèves que pour les personnels exerçant leurs missions dans les écoles, les collèges, les lycées et l’enseignement supérieur, le contenu de l’instruction ministérielle relative aux mesures de sécurité dans les écoles et les établissements scolaires à la rentrée 2016, publiée le 29 juillet 2016 et reprise en partie dans la conférence de presse de rentrée de Mme le Recteur de l’Académie de Montpellier, ainsi que par les personnels de direction lors de la journée de prérentrée, laisse les personnels très perplexes et relativement inquiets sur les objectifs poursuivis.
La dernière partie de cette instruction est particulièrement inquiétante pour la FSU : elle concerne « le suivi des élèves et des personnels dans un processus de radicalisation ». Elle affirme que les suites données aux signalements feront l’objet d’une information du préfet à l’attention des personnels d’autorité.
L’école doit fonctionner dans la sérénité. A cette rentrée, Il nous semble important de veiller à ne pas générer un climat anxiogène en focalisant l’attention de tous sur la sécurité à l’Ecole, à la fois pour faire baisser la tension collective dans ce domaine mais aussi pour éviter de mettre en œuvre des procédures qui ont marqué les années les plus sombres de notre histoire au XXe siècle. Il serait plus judicieux de donner les moyens de travailler aux équipes pluri-professionnelles pour le bon fonctionnement des établissements et le maintien d’un vivre ensemble structuré par et sur les valeurs de notre République. Renforcer l’information mais surtout la formation des personnels est un préalable indispensable. Eviter la surenchère, l’incohérence dans les consignes données et dans leur application par un petit nombre semblent être des gages préalables nécessaires pour favoriser la cohérence et l’efficacité dans ce domaine fondamental.

Pour la FSU c’est principalement par la lutte contre les inégalités que l’on pourra faire reculer les menaces qui pèsent désormais sur notre société.

Le bureau de la FSU48

Source: fsu48