Depuis la fin du mois d’août, le ministre de l’Education nationale multiplie les interventions médiatiques pour déclarer toute sa confiance aux personnels qui œuvrent dans le Ministère pour mettre en place une rentrée 2017 irréprochable.

Cette communication tempère cependant bien mal les attaques de ce gouvernement à l’encontre des Fonctionnaires 2017 : gel de la valeur du point d’indice, volonté de retarder la mise en œuvre des revalorisations salariales (certes encore trop faibles) du PPCR, retour du jour de carence, confirmation de

la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires (dont 70 000 dans la Fonction publique territoriale), qui vont mettre à mal, dans notre département comme ailleurs, le fonctionnement de nombreux services publics, dont celui de l’Education nationale, mais aussi les rémunérations des agents passées au crible d’une nouvelle politique d’austérité.

Cette communication masque aussi assez mal les annonces d’ouvertures de chantiers qui, au nom de la rentabilité du service public d’éducation, ouvrent la porte à une politique toujours plus ségrégative et mortifère pour la construction d’un vivre ensemble et d’une société progressiste. Le dogme central de l’autonomie est servi à toutes les sauces : autonomie laissée aux communes pour décider de continuer ou non les rythmes scolaires et la semaine des 4,5 jours… créant ainsi sur tous les territoires de profondes inégalités ; autonomie laissée aux collèges pour mettre en place une réforme de la réforme des collèges

2016 à moyens constants, poussant à une concurrence exacerbée entre les différentes disciplines enseignées pour qu’elles puissent continuer d’exister (sections européennes versus latin, langues régionales versus classes dédoublées…) ; autonomie laissée aux lycées pour l’évaluation du baccalauréat

(projet de seulement quatre disciplines évaluées en contrôle terminal, national et anonyme… et tout le reste en contrôle continu) qui deviendrait non plus le diplôme 1 er grade universitaire mais un simple examen de fin d’étude du second degré ; autonomie laissée aux différentes universités pour mettre en

place une procédure de sélection des étudiants, construite sur un référentiel de pré-requis obligatoire pour être inscrit en L1, référentiel qui fait obligatoirement penser à un livret de compétences rejeté en son temps par la majorité de la profession enseignante du second degré. Perspective d’autonomie laissée aux

chefs d’établissement du second degré pour le recrutement des personnels enseignants et d’éducation. Au final, le dogme de l’autonomie devient dans notre Ministère un outil utilisé pour imposer une politique dont le seul objectif est celui de l’économie de moyens budgétaires… bref, une politique d’austérité

libérale qui ne veut pas dire son nom.

Confiance et bienveillance ont besoin de se nourrir d’actes concrets ou de se décliner concrètement pour notre profession lassée, blessée voire désabusée du fait d’une gestion ministérielle peu respectueuse du professionnalisme et de l’investissement des enseignants. Sous un vernis scientifique et abusant de l’image d’une soi-disant longue expérience au ministère, Monsieur Blanquer multiplie les annonces qui

montrent pour le moins sa méconnaissance du terrain : des méthodes de lecture à la maitrise des quatre opérations avant la fin du CE1 tout est bon pour occuper le terrain médiatique et semer le trouble.

Toutefois en Lozère, pour le 1 er degré, sans aller jusqu’à qualifier la rentrée de satisfaisante, la qualité de l’écoute et la prise en compte des besoins des écoles de St Chély, Montrodat et Barre des Cévennes, à moyens constants, avec la mise à disposition de moyens supplémentaires pour l’année au détriment des

moyens de remplacement, a permis une rentrée correcte. Mais la FSU ne peut s’empêcher de voir dans cette générosité relative de l’administration que la reconnaissance de besoins récurrents qu’il s’agira bien de satisfaire réglementairement à la prochaine carte scolaire. Par ailleurs la baisse démographique générale dans le premier degré, plus sensible dans certains secteurs isolés, nous inquiète tout en nous confortant dans l’idée que les services publics d’éducation sont nécessaires pour le maintien et la

revitalisation de nos territoires ruraux. La FSU attend un véritable travail de fond de l’administration avec les collectivités territoriales dans l’élaboration des mesures d’alerte pour la préparation de la carte scolaire.

Concernant les personnels en contrats aidés dans notre département, sans données chiffrées de l’administration, il semblerait que le nombre de ces personnels tant pour l’aide à la direction ou la vie

scolaire que l’accompagnement des élèves en situation de handicap soit en nette diminution. La FSU continue de suivre ce dossier.

Concernant le second degré départemental, le premier constat est celui de l’affaiblissement du taux d’encadrement après cette rentrée 2017. Pour la FSU Lozère, les effectifs constatés à cette rentrée dépassent ceux annoncés dans le document préparatoire de ce CTSD. L’écart est conséquent : +30 élèves.

Ceci induit, de constat 2016 à constat 2017, une hausse de 79 élèves dans les collèges lozériens. Pour faire face à cette hausse conséquente d’effectifs, la DGH réelle de cette rentrée 2017 à hauteur de 3333 heures progresse seulement de 45 heures par rapport à la DGH réelle de la rentrée 2016. Le taux d’encadrement

départemental connait donc un affaiblissement, passant de 1,34 en 2016 à 1,33 en 2017. Cet affaiblissement du taux d’encadrement départemental conduit à cette rentrée 2017 à l’existence de nombreuses classes de collège avec des effectifs lourds (entre 25 et 30 élèves) : en 5 e au Bleymard, en 3 e à

La Canourgue, en 5 e à Florac, en 6 e à Langogne, en 6 e et 4 e à Mende et en 6 e à Meyrueis. Dans ces classes, des moyens manquent pour mettre en place des dédoublements nécessaires pour la réussite de tous les élèves. Cette rentrée scolaire est aussi marquée, en collège comme en lycée, par la progression de la précarisation des enseignants et des personnels de vie scolaire. Le nombre d’heures d’enseignement non couvertes, par des personnels titulaires en postes ou en zone de remplacement, progresse très dangereusement pour se situer un niveau jamais atteint de plus de 500 heures (professeurs + CPE). La crise

de recrutement liée à des mauvais calibrages d’ouverture de notre académie au mouvement inter académique produit une situation particulièrement préjudiciable au service public d’éducation du second degré en zone rurale. Contrairement à la fameuse fable, le rat des champs semble devoir, à l’éducation

nationale, être soumis à une précarité de plus en plus accrue…

La FSU Lozère constate que l’espoir relatif de changement suite aux élections du printemps 2017, semble déjà fortement déçu au regard de la chute de la côte de popularité de nos gouvernants. La perspective du rendez vous salarial du mois d’octobre 2017, déjà mise à mal par les décisions ministérielles de cet été dans ce domaine et n’augurant rien de bon dans le cadre de la politique d’austérité mis en place par ce gouvernement, oblige à la construction d’un mouvement social d’ampleur et le plus unitaire possible pour contrer les différentes étapes de mise en œuvre d’un projet de société ultra libéral porté par un gouvernement qui envisage le chacun pour soi, la précarisation pour tous, la casse des services publics

et de la Fonction publique comme seule ligne d’horizon. Après la journée nationale d’action du mardi 12 septembre qui a été une réussite, et sa suite programmée pour le 21 septembre, la construction d’un front social le plus large possible pour faire face aux échéances à venir conduit la FSU à prendre d’ores et déjà ses responsabilités pour appeler à la mobilisation et à l’action le 10 octobre 2017.

Source: fsu48