Mardi 31 janvier 2023
Journée nationale de grève contre le projet Macron de réforme des retraites

Une très belle et très dynamique mobilisation dans les rues de Mende contre le projet Macron des retraites.

3500 manifestants, leur flot s’étirant de la gare routière à la tour des pénitents !!

Du pas vu depuis très très longtemps !!

Beaucoup de jeunes lycéens et lycéennes, des actifs de très nombreux et variés secteurs (agriculteurs, artisans, fonctionnaires, ouvriers et salariés). Bref, la société lozérienne était toute représentée ce jour dans la rue. Vraie grosse manifestation populaire.


Discours de la FSU48 pour la manifestation du 31 janvier 2023


Aurait-on affaire à un gouvernement de sourds ?

A en croire la posture du ministre de la Fonction publique en visite à Mende vendredi, qui en vrai VRP de la réforme Macron des retraites ne laisse aucune place à une possible négociation, nous pourrions en bon peuple crédule croire que le pauvre homme, après tant de reniements, doit se dire que son avenir d’élu dépend du jusqu’au boutisme présidentiel.

A entendre ce dimanche, la première ministre, qui en l’occurrence dépasse toutes les bornes du reniement social en affirmant que rien n’est négociable, ni le report de l’âge légal à 64 ans, ni les 43 annuités de trimestre à cotiser pour une retraite pleine, on pourrait croire, toujours en bon peuple mais légèrement énervé par autant de condescendance de la part d’une millionnaire qui n’a rien à craindre pour son futur montant de pensions de retraite, qu’elle est à deux doigts d’un célèbre « droit dans mes bottes » synonyme de rapide déchéance politique pour une retraitable.
La soi-disant grande avancée du niveau minimal des pensions à 1200 euros était déjà une promesse d’un premier ministre, tombé pour avoir trop fait profiter son épouse de l’argent public détourné. C’était en 2003, vingt ans déjà de promesse non transformée en réalité.
Comme quoi, les promesses n’engagent que celles et ceux qui y croient !

Mais à la comprenette, il y a un truc qui cloche vous ne pensez pas ?
Comment un Président et un gouvernement peuvent-ils s’obstiner à vouloir faire passer, avec quelques alliés de complaisance, une telle réforme injuste et injustifiée et pourtant présentée comme un gagnant-gagnant pour toutes et tous, alors qu’ils font en même temps l’aveu de leur échec à recréer de l’activité et de l’emploi ? Le Président et son gouvernement, comme d’autres avant lui, travaillent donc contre leur opinion publique qui les a pourtant élus.

Diantre ! Mais qu’est ce qui vaut la prise d’un tel risque pour, peut-être, ne pas être réélue-s ?
La réponse repose sur la volonté libérale de changer de système de retraites, par la force s’il le faut. Ils se moquent d’accroitre la mise en concurrence des actives et actifs en les faisant travailler plus longtemps. Ils se fichent des séniors actifs qui payeront encore plus cher cette montée de concurrence parce qu’ils couteront « trop chers » aux entreprises, puisqu’ils ont un remède : un « index » aussi utile pour se défendre que la mise en place d’un numéro vert pour avoir accès à ses droits !
Cette réforme ouvre une brèche ! Celle de la sortie du système de répartition, système honni par les capitalistes du monde entier qui espèrent, dans un avenir proche, faire leurs choux gras des 346 milliards de cotisations qui sont actuellement du salaire socialisé.

Après un premier test de libéralisation mis en échec en 2019-2020, cette réforme serait le point d’orgue d’une étape fondamentale de la stratégie du capital.
Vous comprendrez alors mieux que ce président et son gouvernement aient fait le choix de ne faire reposer que sur les actifs le comblement d’un éventuel déficit de notre régime par répartition. Allons, mon bon peuple, entre amis, on ne se fait pas de crasses, puisqu’entre possédants, nous avons toutes et tous à gérer un patrimoine multiséculaire pour certains d’entre nous.
Face à cette stratégie nourrissant un petit nombre de possédants, l’unité syndicale, la force de l’opinion publique, la masse des manifestants sont autant d’outils pour faire échec à ce projet destructeur.

Cette lutte est pour la FSU fondamentale. Elle rejoint celles menées conjointement sur les salaires, le pouvoir d’achat, la crise énergétique et la défense des services publics.
Plus des 2/3 des Français refusent cette réforme. Continuons donc à faire grandir l’idée qu’une autre réforme des retraites, plus juste socialement, plus solidaire et plus efficace économiquement est possible.
Avec un retour de la retraite à 60 ans, la prise en compte des nouvelles réalités du travail et des attentes des salariés, la contribution des revenus financiers, cette réforme juste et efficace est possible.
Nous allons poursuivre la lutte provoquée par ce gouvernement et, parce que nous sommes dans le juste et le vrai, parce que nous sommes nombreux, nous allons gagner cette bataille !