Dans le contexte d’une annonce présidentielle indiquant une reprise progressive de la scolarisation des élèves à partir du 11 mai 2020, la FSU48 a formulé différentes demandes liées aux conditions de reprise d’activité ainsi qu’une demande d’audience à l’IA-DASEN (en visio conférence avant le 11 mai) pour pouvoir échanger sur cette situation.

A l’attention de M. l’IA-DASEN de la Lozère,

3 Rue Chanteronne

CS 80022

48009 MENDE CEDEX

Mende, le 17 avril 2020

 

Monsieur l’IA-DASEN de la Lozère,

Lors de son allocution du 13 avril 2020, le Président de la République a annoncé la prolongation du confinement et la réouverture progressive des crèches, des écoles et des établissements scolaires à partir du 11 mai. Il a par ailleurs annoncé que les manifestations culturelles étaient suspendues jusque mi-juillet, que les restaurants restaient fermés afin de respecter la distanciation sociale. Si la fin du confinement est souhaitée par tous et pour tous, ces décisions contradictoires et l’annonce unilatérale de cette date du 11 mai, sans s’enquérir au préalable de la faisabilité et des conditions sanitaires et pratiques du retour en classe, nous interrogent et créent incompréhension et inquiétude tant chez les personnels que chez les parents d’élèves.

Pour la FSU Lozère, la priorité doit rester la santé de l’ensemble de la population : toutes les conditions sanitaires doivent donc être réunies avant tout retour en classe et dans les services tant pour toutes les catégories de personnels que pour les élèves et leurs familles

Or, comment garantir la protection sanitaire dans les ramassages scolaires, les lieux scolaires (classes, mais aussi cours de récréation, espaces communs), les cantines, les internats, les garderies en regroupant une population qui permet, plus qu’une autre, la transmission du virus ?

Pour la FSU Lozère, la garantie de la protection sanitaire est la condition sine qua non du retour en classe : tests sérologiques pour tous les personnels et tous les usagers en amont du 11 mai, mise à disposition obligatoire de matériels de protection (masques, gel…), de savon, d’eau et de toilettes en état de fonctionnement avant de pouvoir accueillir les élèves dans les structures et de pouvoir y faire travailler les personnels. Les différentes collectivités territoriales (communes, département et région) sont-elles en capacité de financer les matériels de protection nécessaires, et leur renouvellement régulier, pour l’ensemble des personnels concernés ?

De même pour notre fédération, il est indispensable de prévoir un bilan et, le cas échéant, un accompagnement psychologique des personnels comme des élèves par des professionnels habilités.

Pour la FSU Lozère, un protocole sanitaire national obligatoire et strict prenant appui sur des recommandations de la communauté scientifique et après consultation de l’ensemble des acteurs, sur les conditions permettant le strict respect des gestes barrières et la distance physique de protection nécessaire, doit être diffusé à tous les personnels avant le 11 mai. Les nouvelles conditions de travail de certaines catégories de personnels œuvrant dans une grande proximité avec les élèves (ATSEM, AESH…) doivent être très précisément définies en amont d’une date d’éventuelle de reprise des cours. La gestion des cas de personnels et d’élèves atteints par le Covid-19 doit, elle aussi, être cadrée par ce protocole national pour ne pas laisser les responsables locaux dans une expectative dangereuse pour la santé de tous.

Pour la FSU Lozère, la reconnaissance du Covid-19 comme maladie professionnelle ouvrant droit à reconnaissance d’accident du travail doit être garantie à chacun des personnels qui pourrait, si les conditions sanitaires n’étaient pas garanties sur son lieu de travail, contracter cette épidémie avec des conséquences sanitaires graves (cardiaques, respiratoires…).

La réouverture des écoles et des crèches ne doit pas mettre en danger la société toute entière.

Par ailleurs, la FSU Lozère exige que les objectifs de l’enseignement dans la période soient clarifiés : il s’agira d’une période très particulière, sans la présence de l’ensemble des élèves et avec des petits groupes (dont il reste à préciser les critères de structuration). Il ne s’agira pas de mettre la pression sur les personnels comme sur les élèves, en voulant, par exemple, imposer la concomitance d’un  travail en présentiel et celle d’un travail distanciel.

Emmanuel Macron a évoqué l’application en cours de développement permettant de recueillir des données sur les relations de chaque utilisateur de celle-ci. Pour la FSU Lozère, si l’usage de celle-ci était basé sur le volontariat, les pressions au consentement peuvent être nombreuses. Pour la FSU Lozère, tout ce qui est de nature à accroître les restrictions et atteintes aux libertés publiques et à la vie privée doit être repoussé.

Dans ce contexte et cette perspective, la FSU Lozère demande à être reçue rapidement en audience pour faire le point sur la situation départementale, répondre aux légitimes interrogations des personnels et examiner les mesures envisagées pour la réouverture progressive des établissements scolaires. Elle sollicite aussi la tenue régulière d’un comité de suivi auquel elle serait associée.

Dans l’attente de votre réponse, veuillez recevoir, Monsieur l’IA-DASEN de la Lozère, nos salutations les plus respectueuses.