Communiqué de presse – FSU48

COVID-19 et services publics

Depuis le début de l’épidémie du COVID-19 qui a entraîné une crise sanitaire sans précédent, les services publics, et tout particulièrement celui de la santé sont en première ligne. Dans cette période difficile, tous les personnels de la Fonction publique sont particulièrement mobilisés, et ce malgré toutes les difficultés matérielles rencontrées pour accomplir leur travail de façon satisfaisante et sans danger pour eux mêmes et le public côtoyé.

Lors de son allocution du 12 mars dernier, Emmanuel Macron a loué l’Etat-Providence et promis un changement de cap politique, estimant que « certains biens et services sont trop précieux pour être soumis aux lois du marché ». Quelques jours plus tard, ce discours résonne avec cynisme car cet hommage ne saurait faire oublier la responsabilité gouvernementale dans la crise sanitaire. Les personnels soignants qui alertent depuis deux ans le gouvernement sur la crise de l’hôpital public sont épuisés, le matériel et les moyens humains nécessaires font toujours cruellement défaut. Si le Président veut soutenir les soignants, qu’il abandonne le modèle basé sur des performances managériales.
A contrario, après l’annonce présidentielle du 25 mars au sujet d’un « plan massif pour l’hôpital » et d’une prime exceptionnelle renforçant l’individualisation salariale, la ligne politique semble donc malheureusement maintenue et se confirme par la loi relative à l’état d’urgence sanitaire qui permet aux employeurs de déroger aux règles en vigueur concernant le temps de travail et une partie des congés payés, le tout étant renvoyé à des ordonnances pouvant s’appliquer jusqu’au 1er avril 2021. Tout ceci pour protéger la santé de qui ? De quoi ?

Dans le domaine de l’Education, les conditions matérielles de sécurité et de protection accordées aux agents volontaires pour accueillir les enfants de soignants sont déplorables et inacceptables. Les injonctions contradictoires ministérielles et rectorales, les nombreux supports numériques improvisés ne garantissant aucune protection des données, la soi-disant « continuité pédagogique » génèrent pour les agents comme pour les usagers un stress considérable dans un période où seul le souci de la santé de tous devrait s’imposer. N’oublions pas qu’enseigner est un métier qui s’apprend et que tous les parents ne sont pas en capacité d’accompagner l’enfant.

La FSU exprime aussi ses inquiétudes sur la situation des plus démuni.es (migrant·es, sans papiers, SDF, Roms) et des travailleurs pauvres et précaires, dont les enfants habituellement scolarisés déjeunaient à la cantine, comme elle s’inquiète sur les cas de violence intrafamiliale. Le nécessaire confinement génère de la promiscuité dans la vie intrafamiliale avec le risque d’augmentation des violences conjugales et familiales et du nombre de féminicides.

Cette crise sanitaire est un terrible révélateur de la société libérale inégalitaire en marche depuis des décennies. La communication gouvernementale actuelle pour inciter à l’occupation de postes disponibles dans le secteur agricole, sans aucune garantie sanitaire, en est un dernier exemple.

La FSU48 continue d’intervenir à tous les niveaux pour tenter de faire évoluer positivement les différentes situations. La Fonction Publique et tous ses personnels méritent mieux que cette « politique du coup-par-coup ». Seul un véritable choix de société assumé budgétairement et permettant d’instaurer une société, plus juste et plus solidaire garantie par des services publics renforcés est la solution pour faire face aux crises. La FSU48 revendique cet objectif depuis toujours. La situation actuelle la renforce dans son analyse.

Mende, le 31 mars 2020