Le CDEN de rentrée s’est tenu le vendredi 13 novembre en distanciel dans un contexte de reprise complexe et mouvementé. Le quorum a été difficilement atteint et la qualité des échanges n’était pas identique à celle que nous pouvons avoir en présentiel. La séance était présidée par l’IA-DASEN de la Lozère en présence d’Aurélie Maillols, vice-présidente de la Région et de représentants des élus, des usagers et des personnels. La préfète était excusée ainsi que la présidente du Conseil Départemental. Les élections des maires étant actuellement en cours, la FSU 48 a refusé d’examiner  les modifications de l’arrêté de composition du CDEN. Les représentants des personnels pour le FSU 48 ont le sentiment, à l’issue de ce CDEN, d’avoir été écoutés par les élus et les autorités, les dossiers en cours semblent avancer mais ils attendent les actes, qui devront suivre.

Les services de la DSDEN ont présenté plusieurs documents faisant état de la rentrée en Lozère dans le premier comme dans le second degré, cependant, la majorité des échanges durant cette instance a évidemment porté sur la crise sanitaire actuelle. La FSU48, dans sa déclaration liminaire et tout au long de ce CDEN, a réitéré son souhait de garder les établissements scolaires ouverts mais pas dans n’importe quelles conditions et avec bien plus de garanties pour assurer la sécurité et le mieux-être au travail de tous ses agents : masques FFP2, tests, recrutement des personnels sur listes complémentaires pour notamment assurer un service de remplacements actuellement en grande souffrance, recrutement d’assistants d’éducation, d’agents territoriaux pour assurer le nettoyage des locaux, moyens supplémentaires pour les directeurs.trices d’école… Elle a dénoncé les injonctions contradictoires émanant du Ministère et le manque de confiance, de communication claire et de reconnaissance qui les accompagnent depuis des mois.

Le DASEN nous a informés du fait que 2 lycées en Lozère travaillent actuellement sur un protocole d’alternance dans l’intérêt de baisser le nombre d’élèves dans les classes. Concernant les collèges, il fait état d’une moyenne de 23,53 élèves par classe. La FSU 48 a rappelé que dans certains collèges du département, il pouvait y avoir jusqu’à 30 élèves par classe, ce qui paraît incompatible avec l’application du protocole sanitaire dans un contexte de seconde vague élevée. Dans ce contexte, la FSU48 a revendiqué que les collèges qui le souhaitent puissent aussi s’engager dans un protocole d’alternance.

La vice-présidente de la Région nous a annoncé que la Région avait lancé une campagne de recrutement d’agents régionaux pour effectuer le nettoyage des locaux dans les lycées. Les élus du Conseil départemental n’avaient pas perçu à ce jour à quel point les besoins se faisaient également ressentir dans les collèges. Concernant le 1er degré, les élus du SNUipp-FSU ont dénoncé l’impréparation de la reprise du 2 novembre : la marge d’amélioration pour appliquer le protocole de manière à mettre personnels, élèves et familles en sécurité est importante. De plus, il ne reste à ce jour que 9,75 ETP de postes de remplaçants et malgré les chiffres peu élevés annoncés par les services de la DSDEN, nous savons que, déjà, de nombreuses écoles sont impactées par cette pénurie de postes de remplaçants. Le SNUipp-FSU 48 a rappelé que la question des postes de Titulaires Remplaçants devra être examinée avec attention lors de la prochaine carte scolaire.

La vice-présidente de la Région a également informé les membres du CDEN du fait que la Région avait fait le choix de l’obligation du port du masque dès l’âge de 6 ans pour tous les élèves qui prennent le ramassage scolaire mais à ce jour, le décret préfectoral fixe l’âge à 11 ans. Toujours sur ce sujet, l’IEN adjoint de l’IA-DASEN a fait état d’une dizaine de situations d’absentéisme en refus du port du masque dans le 1er degré sur le département. Actuellement, moins de 10 familles souhaitent passer à l’instruction en famille pour cette raison. Il a rappelé que les équipes de circonscription sont présentes pour soutenir les équipes et le DASEN a rappelé que tout ne sera pas possible à l’égard des personnels de la part des familles.

Quelques semaines après l’abject acte de terrorisme qui a touché notre collègue Samuel Paty, il est indispensable de rappeler que les enseignants ne doivent ni être pris à partie être ni être jetés en pâture sur les réseaux sociaux par des familles qui n’acceptent pas les règles de protection sanitaire imposées par le Ministère.

La FSU 48 a également rappelé les chantiers en cours laissés par le précédent DASEN -notamment la rédaction d’un règlement intérieur du CDEN et la situation de l’école de Rimeize où une ouverture de classe est toujours attendue- il attend maintenant des actes au nom de la profession. A notre demande, le règlement intérieur du CDEN sera travaillé lors d’un groupe de travail le 16 décembre.

D’autre part la FSU a insisté sur le problème de l’offre de formation en établissement public (bacs professionnels et post-bac). Aujourd’hui seulement 32% de ces formations sont disponibles dans des établissements publics en Lozère. Le rectorat a, dans les années 2000, permis des ouvertures dans les établissements privés mais il les a refusées dans le public malgré des dossiers construits. Cette demande existe toujours car de nombreux élèves n’ont d’autre choix que de quitter le département pour suivre certaines formations. Il est aussi possible de développer de nouvelles activités dans le département si une formation adéquate est mise en œuvre sur le territoire (énergie et environnement en particulier).

Les élus FSU48 au CDEN

 


DECLARATION PREALABLE

CDEN du 13 novembre 2020

Nous tenons cette instance alors que le premier ministre, hier soir, a annoncé que malgré la hausse des contaminations, rien ne change pour les écoles, collèges et lycées dans le cadre d’un confinement prolongé jusqu’au 1er décembre.

M. Castex ose aussi affirmer, depuis quelques semaines, que ce gouvernement n’a jamais autant « choyé » l’Ecole.

La FSU 48 revendique de garder les écoles, collèges et lycées ouverts car leur fermeture au printemps dernier a été une catastrophe pédagogique et sociale, aujourd’hui reconnue au plus haut sommet de l’Etat. Le confinement puis le dé-confinement scolaire volontaire ont mis en exergue les fractures sociales et numériques et les profondes inégalités qui traversent la société française et lozérienne.
La politique menée depuis plusieurs années par ce gouvernement a rendu les services publics, tant d’Etat que territoriaux, exsangues.

La diminution des moyens attribués par l’Etat aux collectivités territoriales les contraignent toutes, en particulier au niveau des emplois. Les personnels de l’Education nationale, les mairies, le département et la région sont maintenant en première ligne pour gérer la crise sanitaire dans les établissements scolaires

Dans ce contexte sanitaire dégradé auquel notre département n’échappe plus, la FSU 48 exige des mesures d’urgences pour qu’un protocole sanitaire réellement applicable et réellement protecteur de la santé des élèves, de leur famille et de celle de tous les personnels (agents du MEN comme agents territoriaux) soit mis en œuvre sans tarder :

  • ouvrir le recrutement des listes complémentaires aux concours pour assurer des moyens de remplacements et d’enseignement conséquents pour éviter le brassage des élèves ;
  • recruter massivement des personnels Assistant d’Education pour faire face aux nouvelles exigences sanitaires ;
  • recruter en nombre des agents territoriaux pour assumer les contraintes fortes de nettoyage très régulier des structures accueillant des élèves ;
  • donner les moyens nécessaires aux directrices et directeurs des Ecoles pour assumer une pression intense.

Des efforts matériels importants doivent donc être engagés pour assurer une protection renforcée : des masques FFP2 pour tous les agents, des tests pour tous les personnels en contact avec les élèves sont maintenant une urgence.
Des efforts logistiques sont aussi demandés pour mieux coordonner la protection sanitaire des élèves entre le temps scolaire et le temps périscolaire (transports scolaires, …).
Les injonctions contradictoires produites dans des délais très brefs, le mépris de plus en plus insultant pour tous les personnels (en particulier pour l’organisation de l’hommage institutionnel au collègue Samuel Paty lâchement assassiné parce qu’il faisait son métier d’enseignant) provoquent une
tension extrêmement forte.
Pour éviter la fermeture sanitaire, la FSU revendique, partout où les effectifs le nécessitent (dans certaines classes de collèges, dans les lycées) la diminution de 50% du nombre d’élèves en présentiel dans les structures. Ceci est la seule vraie mesure qui actuellement pourra éviter la fermeture sanitaire des  établissements scolaires. Pour compenser les retards cumulés par les élèves depuis le printemps dernier, un plan pluriannuel de rattrapage doit être engagé par l’Etat pour recruter en plus grands nombres des personnels enseignants et ainsi offrir aux élèves de meilleures conditions d’apprentissage.
Le Président de la République a exprimé dans ses allocutions officielles à tous les citoyens, que l’Etat ferait face à l’épidémie coûte que coûte et a reconnu qu’il était difficile d’être jeune en 2020. Pour la FSU48, si l’Etat veut éviter la désespérance de la jeunesse et lui offrir de meilleures chances de réussite scolaire en 2021, il est temps d’investir massivement pour le recrutement de nombreux personnels pour le service public d’éducation et pour mettre en œuvre une autre politique éducative.

Les élus FSU au CDEN de la Lozère