Fiers de notre Fonction Publique
JF Copé : « Pour la prise en charge des arrêts de travail des fonctionnaires, je prévois trois jours de carence, comme dans le privé. …. Pourquoi cette différence ? »
N Sarkozy : « Je veux dire aux enseignants qu’on ne peut pas continuer comme ça. Un agrégé, c’est-à-dire le sommet en matière de compétences, c’est quinze heures d’obligation de service par semaine, six mois de l’année. Un certifié, c’est dix-huit heures d’obligation de service par semaine, six mois de l’année. Et un professeur des écoles c’est vingt-quatre heures d’obligation de service par semaine, six mois de l’année […] Donc les enseignants travailleront plus, entre 20-25 % d’obligation de présence dans les établissements en plus. »
« Il y a des faits. On ne peut pas contester qu’il y a dans l’organisation du calendrier scolaire six mois de classe et six mois où il n’y a pas classe. »
La campagne des primaires à la présidentrielle pour la droite et le centre a récemment donné lieu à un certain nombre d’attaques contre la fonction publique et ses agents.
Pour autant, n’ayons pas la mémoire courte. Il y a un peu plus d’un an, c’est Emmanuel Macron, alors ministre de l’économie d’un gouvernement socialiste, qui s’était livré à une attaque en règle des fonctionnaires. Il avait alors jugé que le statut des fonctionnaires n’était « plus adapté au monde tel qu’il va » et « surtout n’est plus justifiable compte tenu des missions »… « on va progressivement entrer dans une zone – on y est déjà d’ailleurs-, où la justification d’avoir un emploi à vie garanti sur des missions qui ne le justifient plus sera de moins en moins défendable « .
Dans le même ordre d’idée, la Cour des Comptes a récemment publié un rapport dans lequel elle préconise des « leviers d’évolution des régimes des retraites des fonctionnaires » et des recommandations sur son financement. Elle propose notamment d’allonger de six mois à cinq ou dix ans la période de reference.
STOP ! N’en jetez plus !
Le statut des fonctionnaires vient de fêter ses 70 ans. Il se veut le garant d’un service public impartial, avec des agents préservés de toute pression partisane. Au lendemain de la Seconde guerre mondiale et du régime de Vichy, le gouvernement de l’époque veut ainsi protéger le fonctionnaire de l’arbitraire et éviter l’instrumentalisation de l’administration par un pouvoir politique quelconque.
Instauré par la loi du 19 octobre 1946, à l’initiative du ministre communiste Maurice Thorez, le premier statut général de la fonction publique moderne ne concerne alors que les fonctionnaires de l’État. A la différence du salarié du privé, le fonctionnaire est investi d’une mission d’intérêt général qui lui confère des devoirs et droits particuliers. En 1983, sous l’égide d’un autre ministre communiste, Anicet Le Pors, il est élargi aux fonctions publiques territoriale (FPT) et hospitalière (FPH), jusqu’alors régies par d’autres textes.
C’est une des grandes forces de la Fonction publique que de s’adapter aux évolutions et besoins de la société sans jamais renoncer aux principes démocratiques qui la fondent.
Aujourd’hui, la Fonction publique c’est plus de cinq millions d’agents dans l’hospitalière, la territoriale et l’État, sur l’ensemble du territoire.
Point noir au tableau : plus de 900 000 personnes ne sont pas des agents titulaires. La FSU a rappelé le 13 octobre dernier, lors d’un rassemblement contre la précarité dans la Fonction publique, que les emplois permanents doivent être occupés par des agents titulaires.
Pour la FSU, la Fonction publique de carrière, fixant les droits et obligations des fonctionnaires, a de l’avenir !
C’est le meilleur outil pour garantir l’accès aux droits et répondre aux besoins fondamentaux du pays et de sa population et aux défis de l’avenir.
Il ne s’agit ni plus ni moins que d’assurer l’intérêt général et de contribuer à la cohésion sociale. Dans un contexte de crise et d’instabilité, c’est un enjeu majeur.
La FSU reste donc convaincue que la Fonction publique est bien un investissement et non une charge.
Stéphane BARNINI
Source: fsu48