Grève du 13 janvier : L’ECOLE EST A BOUT !
250 manifestants réunis à MENDE pour dire
STOP au mépris !
30 % des écoles primaires fermées
70 % de grévistes dans le 1er degré
62 % de grévistes dans le 2nd degré
Prise de parole FSU48
Protocoles sanitaires intenables, ordres et contre-ordres incessants, manque de remplaçants, absence de protections, désorganisation permanente, dégradation des conditions de travail, mépris du ministre… les personnels enseignants, CPE, AESH, AED, PsyEN, infirmiers, administratifs, inspecteurs, directeurs et agents territoriaux qui portent l’école à bout de bras, n’en peuvent plus !
En plus d’une surcharge de travail considérable liée aux absences des élèves et aux changements de protocole du jour au lendemain, communiqués le plus souvent par voie de presse, les conditions de cette reprise, aggravées par l’impréparation du ministère, constituent un danger pour tous les personnels, les élèves et leurs familles.
Même si le ministre n’a de cesse de se féliciter du maintien des écoles ouvertes, nous rappelons et maintenons que si l’École est restée majoritairement ouverte durant ces 20 derniers mois, c’est grâce à ses personnels !
Le mépris du ministre de l’Éducation nationale n’a plus de limite :
-
c’est ainsi qu’il prétend pallier le manque de personnels pendant cette 5ème vague en empêchant toutes les absences hors arrêt maladie, en prévoyant le recours à des contractuels et en demandant même aux retraités de venir remplacer les enseignants en arrêt !
-
c’est ainsi qu’il refuse toutes les propositions syndicales de décaler en juin les épreuves du baccalauréat prévues à la mi-mars, alors que tous les enseignants responsables savent que les élèves ont cumulé l’année dernière et encore cette année des retards particulièrement importants dans leurs apprentissages et que ces évaluations seront très pénalisantes pour eux dans Parcoursup pour leur poursuite d’études post bac.
La volonté d’opposer d’une part les parents et les personnels, et d’autre part les tenants de l’ouverture des établissements (le gouvernement) et les méchants qui s’y opposeraient (les syndicats) conduit à des tensions dont ni les usagers, ni les personnels n’ont besoin aujourd’hui
La crise que nous vivons actuellement dans l’Éducation Nationale est de la responsabilité du gouvernement, qui depuis le début, refuse de répondre à nos revendications alors qu’il a débloqué près de 600 milliards d’euros au titre du plan de relance sans verser le moindre centime aux écoles. Pire, en 2021, le ministre Blanquer a même rendu 75 millions du budget de l’Éducation Nationale initialement prévu après en avoir « économisé » 200 en 2020.
Nous vivons dans nos écoles et établissements le même scénario que dans les hôpitaux où les fermetures de lits n’ont pas cessé depuis le début de la crise sanitaire !
La grève est un moment rare d’expression collective. Où notre profession se regroupe, et ici très largement, sur une colère commune. Dans notre société émiettée, individualisée, dans un contexte anxiogène, la grève est aussi une occasion de renaissance, de souffle nouveau, par le collectif.
Il ne faut pas se mentir : nous sommes observés. Une grève suivie, expliquée, c’est aussi un moyen d’information, c’est une façon de montrer qu’on est autre chose que des « profs qui veulent un jour de vacances. » Plus on sera nombreux, plus on sera soudés, plus on sera légitimes auprès de l’opinion publique.
Répétons-le : la situation est le résultat d’un quinquennat qui a profondément fragilisé le service public d’Éducation, en commençant par refuser de revaloriser les agents autrement que par des mesures partielles, parcellaires et insuffisantes. Le gel de la valeur du point d’indice sur toute la mandature est inacceptable. Il témoigne d’une forme de mépris pour les agents qui tiennent à bout de bras le service public d’Éducation, palliant ainsi l’incurie du gouvernement. La reprise forte de l’inflation aggrave les pertes de pouvoir d’achat.
Le bilan de cette journée nationale d’action de grève et de manifestation va être fait nationalement et intersyndicalement demain soir. Après cette 1ère journée de mobilisation, pour la FSU, l’Éducation doit prendre toute sa place dans la mobilisation interprofessionnelle du 27 janvier pour revendiquer une véritable augmentation des salaires et des pensions, le dégel du point d’indice, de meilleures conditions de travail, la création de tous les postes nécessaires pour lutter contre la précarité et pour assurer un service public d’Éducation porteur de grandes ambitions émancipatrices pour tous les élèves.
Communiqué de Presse de la FSU nationale
Après cette journée historique, la FSU exige des mesures sanitaires immédiates et l’ouverture très rapide de discussions sur les moyens et les salaires
Cette journée de grève dans l’éducation est historique avec 75% de grévistes dans les écoles dont la moitié sont ainsi restées fermées, 62% dans les collèges et lycées généraux et technologiques et plus de 50% dans les lycées professionnels.
Les nombreuses manifestations sur le territoire ont rassemblé l’ensemble des personnels, les enseignant-es bien sûr mais également les AESH, les infirmières, les CPE, les agents administratifs, les personnels territoriaux des écoles, les psychologues scolaires, les AED, les personnels sociaux… et aussi les corps d’inspection et chefs d’établissements dans une mobilisation soutenue également par les parents d’élèves et les organisations de jeunesse.
Les exigences sur le sanitaire sont fortes et doivent être entendues mais elles débordent largement ce cadre. Les revendications sur l’urgence des moyens humains donc du recrutement et celles sur les salaires ont été largement portées dans les mobilisations. C’est pourquoi la FSU exige du gouvernement l’ouverture au plus vite de négociations pour répondre aux revendications des personnels portées tout au long de cette journée de grève.
Le gouvernement doit ainsi répondre à l’urgence de protéger la santé de l’ensemble des personnels, des élèves et des familles, en appuyant ces décisions sur les connaissances scientifiques et sur le dialogue social, en particulier en équipant les personnels et les locaux (masques chirurgicaux et FFP2, autotests, capteurs de CO2…). Un collectif budgétaire doit être très vite adopté pour recruter les personnels nécessaires pour répondre notamment aux besoins de remplacement.
L’intersyndicale est reçue ce soir par le Premier Ministre, le Ministre de l’Education ainsi que le Ministre de la Santé, la FSU y portera les exigences des personnels et, en fonction des réponses apportées, étudiera les suites rapides d’actions nécessaires.
Les Lilas le 13 janvier 2022