Prise de parole FSU, 23 septembre 2021

Ce 23 septembre, une journée nationale d’action pour reconstruire l’éducation

Très occupé à la rédaction d’un livre lui permettant de réécrire l’histoire de la crise sanitaire et de procéder à la récupération politique des médailles françaises aux Jeux Olympiques, le Ministre de l’Education nationale n’a pas préparé la rentrée sous Covid. Le protocole sanitaire diffusé au gré des apparitions médiatiques ministérielles, et à rebours de bien des préconisations scientifiques, est composé de grands principes qui ne forment pas un politique sanitaire cohérente de prévention et de protection. La traduction concrète de ces principes (capteurs de CO2, tests, vaccinations) est inexistante. Dans les écoles, les établissements, les services et les CIO, les personnels continuent de faire face, seuls, au quotidien d’une nouvelle année scolaire sous Covid.
L’impréparation sur tous les plans restera la marque de fabrique de ce gouvernement dans ce domaine.

Dans ce contexte sanitaire dégradé, les ministres n’ont pas renoncé à leurs réformes contestées et en ont encore ajouté à la pénibilité du travail : la réforme du bac, la Loi de Programmation et de Recherche, les menaces sur l’éducation prioritaire ou encore celles sur la direction d’école ne sont que des
exemples des agressions que subit la communauté éducative sous ce gouvernement qui cumule les attaques depuis déjà plus de quatre longues années.
Face à la pression des effectifs, les ministres restent droits dans leurs bottes en continuant de faire des économies drastiques et en supprimant des postes
budgétaires qui aboutissent à concentrer de trop nombreux élèves dans les classes, à ne plus avoir aucun moyen de remplacements assurés par des titulaires, tant dans le 1er que dans le 2nd degré.

Le Grenelle n’a rien arrangé, conditionnant de maigres gains salariaux à une évolution des missions et du métier qui ne sont pas acceptables. Sur le volet « rémunération », et en se concluant par l’annonce de la deuxième tranche de la prime d’attractivité concernant seulement 58 % des personnels pour des
sommes allant de 57 euros à 28,50 euros mensuels. On est bien loin de la revalorisation historique annoncée !

La situation qui est celle aujourd’hui faite à l’Education par nos gouvernants oblige, et c’est un des buts de cette journée de mobilisation, de placer cette situation sous les feux de l’actualité et, dans un contexte de précampagne en vue des prochaines élections présidentielles et législatives, de placer chacune et chacun des candidats face à leurs responsabilités. La question des salaires s’est
invitée soudainement dans la campagne électorale… première preuve que l’action collective paie. La FSU réaffirme l’exigence d’une revalorisation salariale pour l’ensemble des personnels de l’Education, avec par exemple la grande nécessité d’une réelle revalorisation salariale et la création d’un corps de fonctionnaires pour les AESH, personnels indispensables à l’inclusion scolaire des enfants en situation de handicap. La FSU poursuit son travail pour faire valoir un plan d’urgence pour l’éducation et créer les postes nécessaires dans chacun des ministères concernés. Pour mettre fin aux réformes libérales qui déconstruisent l’Education nationale et l’enseignement agricole, au profit d’intérêts privés multiples et variés, la FSU continue de revendiquer une autre politique éducative pour renforcer notre éducation laïque capable de faire réussir tous les élèves.

Enfin, la FSU continue de réclamer l’abrogation de la loi de transformation de la Fonction publique qui depuis deux ans provoque des reculs particulièrement graves pour tous les gents de l’Education (erreurs de l’administration non corrigées, opacité sur les décisions de promotions et de mutations, absence de dialogue social…) pour rétablir le paritarisme meilleur rempart face aux décisions arbitraires.

La FSU, dans le cadre intersyndical, mènera les mobilisations pour que la journée du 1er octobre « bien vivre sa retraite, une exigence ! » lancée à l’appel du groupe des 9 soit une réussite. Elle mobilisera pour la journée interprofessionnelle du 5 octobre pour les salaires, les retraites et l’emploi et elle travaille dès à présent à construire la journée d’action des AESH du 19 octobre pour poursuivre et amplifier les mobilisations initiées l’an dernier.

Cette période, vive de beaux combats pour l’Education, pour les Retraites, pour l’inclusion scolaire, pour les salaires et les conditions de travail, doit être menée le plus collectivement possible pour que soit mise en œuvre une autre politique éducative, une autre politique salariale et pour gagner de meilleures conditions de travail pour toutes et tous.