A l’appel d’une intersyndicale CGT/FO/FSU/Solidaires/UNSA/CFDT/CFDT, 300 personnes se sont mobilisés, malgré la pluie, au cours d’une manifestation festive animée par des interventions artistiques impromptues du collectif « On rouvre LOZERE » conclue sur le parvis du théâtre par un concert revendicatif
- Pour exiger l’abandon de la réforme de l’assurance chômage qui va pénaliser les actifs
du monde de la culture (en lutte depuis plusieurs semaines), les demandeurs d’emplois
et parmi eux les plus précaires,- Pour revendiquer l’abandon définitif de tout projet régressif en matière de retraites,
- Pour réclamer un plan d’urgence pour rebâtir un système de santé public à hauteur
des besoins,- Pour demander l’abrogation de la loi de Transformation de la fonction publique,
- Pour imposer un plan de relance pour tous les services publics,
- Pour condamner la prolongation sans fin de l’état d’urgence,
- Pour appeler au retrait des dispositions privatives de libertés contenues dans le projet
de loi sécurité globale et les décrets sécurité intérieure,
Déclaration intersyndicale
Nos organisations syndicales le rappellent chaque année, le 1er mai est une journée de mobilisation, de lutte et d’expression revendicative pour les droits des travailleurs, le progrès social, la paix, la démocratie et la solidarité internationale.
Plus que jamais il est nécessaire de le rappeler car il est urgent que les nations, l’Europe et la France agissent pour la paix et le développement de sociétés solidaires. Chacun et chacune doit pouvoir vivre dignement, libre, avoir accès à l’éducation, la culture et à l’ensemble des droits fondamentaux.
Mais en 2021, cette journée revêt un caractère inédit car le monde traverse une pandémie depuis plus d’une année. Dans notre pays la persistance de la circulation des virus est rendue plus alarmante par l’insuffisance des moyens de notre système de santé publique, moyens matériels et humains particulièrement dans les services de réanimation mais aussi dans les établissements hospitaliers, médicaux sociaux ou encore dans les déserts médicaux…. A ce titre, notre département (s’il avait été relativement épargné au printemps 2020) subit de plein fouet cette crise par un manque criant de personnels !! Aujourd’hui, ces personnels -que l’on applaudissait l’année dernière- n’ont pas vu leurs conditions de travail et de vie s’améliorer. C’est pourquoi, il est grand temps d’opérer d’autres choix budgétaires que ceux qui consistent à faire toujours plus d’économies !! Par ses choix ultra-libéraux, le gouvernement porte une lourde responsabilité dans la gestion de cette crise sanitaire doublée d’une crise sociale et force est de constater que celui-ci est plus prompt à servir les intérêts des actionnaires que ceux de la population….. La solidarité et l’intérêt général n’ont pas droit de citer dans le monde de la finance et c’est bien l’exploitation économique des personnes et de la planète qui nous a amené à cette situation de pandémie et d’explosion des inégalités, rendant la situation insoutenable.
Pour sortir de ce tunnel qui apparaît sans fin, les moyens consacrés à la recherche publique et à la production de médicaments doivent être déconnectés de toute recherche de profits…. C’est le bien être humain qui doit être placé au- dessus de toute autre considération.
En Lozère, trop de nos concitoyens se trouvent démunis face à ce péril qui emmène à du repli sur soi…. Nos ainés se sentent maltraités, car souvent isolés de leur propre famille ou amis. Le système de protection sociale que beaucoup d’entre eux ont défendu « becs et ongles » se réduit comme peau de chagrin et ne parvient plus à subvenir aux besoins essentiels de ces personnes. Il s’agit bien- là, d’un affront fait à nos anciens qui pour beaucoup n’arrivent plus à joindre les deux bouts, alors qu’ils ont travaillé durement pendant toute leur vie professionnelle. Ce modèle de protection sociale issu du Conseil National de la Résistance doit être réhabilité et la solidarité intergénérationnelle doit prévaloir…. Tout le monde est concerné par ce sinistre épisode qui ne manque pas de mettre la jeunesse dans une situation de désarroi pour laquelle il est très difficile d’imaginer des projets de vie…Nos jeunes subissent de plein fouet la précarité professionnelle et beaucoup d’entre eux sont obligés de mettre un terme à leurs études. Cela n’est plus tenable car une société qui doit se projeter dans l’avenir ne peut se permettre de sacrifier une génération. Aussi, nos organisations demandent en urgence un plan de soutien supplémentaire en direction de la jeunesse.
Au lieu de cela, notre gouvernement s’obstine à nous resservir de vielles recettes consistant à abreuver d’argent public (qui représente des centaines de milliards d’euros) des entreprises richissimes sans aucune contrepartie en termes d’emplois ou de salaires.
De trop nombreux plans sociaux sont d’ores et déjà annoncés dans certaines multinationales alors que dans le même temps leurs profits ont explosé !!! Cela est purement indécent lorsque l’on sait que les dirigeants de ces grandes entreprises pourfendent à longueur de journée l’inaction de l’Etat et de la puissance publique ….
Oui, vraiment indécent, quand dans le même temps, on peut voir que tous les services publics, à la fois territoriaux ou nationaux ont vu leurs moyens diminués en termes de moyens humains ou financiers alors que ceux-ci ont été les véritables premiers de cordés pour faire face à la crise sanitaire. Pour exemple, en Lozère, que ce soit à l’Hôpital public, aux finances, à La Poste, dans l’Education Nationale, dans les collectivités telles que les communes ou communautés de communes, département, etc…. Aucuns moyens supplémentaires n’ont été octroyé !!! Pire ? Oui, hélas, car la diminution des effectifs se poursuit alors que les besoins de nos concitoyens ne cessent d’augmenter !!
Il s’agit là, de par cette position d’instaurer une politique, totalement dogmatique, hors sol, d’ancrer comme leitmotiv l’idée que la rentabilité dans tous les domaines serait l’Alpha et l’Omega pour le bien être des seules entreprises…nous ne pouvons plus laisser faire cela. L’idée de progrès social et sociétal doit concerner le plus grand nombre. Nous ne pouvons accepter que les lois actuelles soient plus fortes envers les faibles qu’envers ceux qui détiennent les richesses.
A ce titre, la réforme de l’assurance chômage, rejetée par toutes les organisations syndicales est une démonstration supplémentaire du déni du pouvoir en place qui ne veut pas voir la désespérance des demandeurs d’emplois. Cette pseudo « réforme » ne fera qu’alimenter une grosse colère et risquerait de mettre à mal la notion de solidarité que notre nation se doit d’assumer. C’est véritablement un affront supplémentaire qui va pénaliser plus de 1,7 millions de demandeurs d’emplois qui n’arrivent déjà pas à pouvoir vivre dignement. Alors que l’argent coule à flot pour distribuer plusieurs centaines de milliards à des actionnaires qui n’en ont pas besoin, on voudrait réaliser une économie d’un peu plus d’un milliard ??? Indécence, décidemment !!!
Les professionnels, acteurs et actrices du monde culturel (nombreux parmi nous aujourd’hui) déjà privés de pouvoir exercer leur métier risquent de subir une aggravation de leur situation. C’est profondément injuste et rien ne saurait justifier que les intermittents du spectacle, notamment, paient le prix fort d’un tel nouveau système !!
Au contraire, nos organisations militent pour un abandon pur et simple de ce projet. Si des recours juridiques pour faire échec à sa mise en œuvre ont été entrepris, nous continuerons quoiqu’il en soit de nous battre pour enterrer définitivement « l’intention » de nos dirigeants qui amènerait vers plus de précarité !!
Ce combat ne sera pas le seul, et nous continuerons la lutte contre tous projets régressifs en matière de retraites qui ne fera, là aussi qu’accroître la pauvreté et l’injustice dans notre pays.
Le contexte de crise sanitaire conduit aussi à limiter les libertés et le rôle pourtant essentiel du syndicalisme. Nos organisations combattent toutes les entraves à l’activité syndicale et toutes les atteintes aux libertés individuelles et collectives notamment le droit constitutionnel de manifestation.
Elles condamnent la prolongation sans fin de l’état d’urgence et appellent au retrait des dispositions contenues dans la loi sécurité globale et les décrets sécurité intérieure qui remettent en cause ces libertés.
Ces différents combats pour la justice sociale et la défense des libertés ne doivent pas s’arrêter aux frontières françaises. A ce titre, nous réaffirmons tout notre soutien aux luttes menées par tous les peuples à travers la planète et nous dénonçons la répression sanglante qui s’abat sur les travailleurs, les syndicats et plus généralement sur la population en Birmanie. De même, nous protestons vivement contre la répression syndicale qui a lieu à Hong Kong où Lee Cheuk Yan, secrétaire général de la confédération des syndicats a été condamné, le 16 avril à 18 mois de prison pour avoir participé à une manifestation et organisé une assemblée générale au mois d’août 2019. Quatre autres manifestants ont également été condamnés à des peines de prison ferme. Carol Ng (présidente de HKCTU) et Winnie Yu (secrétaire du syndicat des personnels de santé) sont toujours en détention provisoire pour subversion en vertu de la loi sur la sécurité nationale. La situation en Biélorussie où là aussi des syndicalistes ont été arrêtés et détenus et font l’objet d’accusations liées à leur participation à des manifestations pacifistes en faveur de la démocratie et les libertés syndicales est préoccupante. Il est grand temps que les institutions internationales fassent appliquer partout dans le monde, les conventions fondamentales de l’OIT qui obligent à respecter la liberté d’association et le droit de manifestation.
En ce 1er Mai 2021 rendons hommage à la mémoire des cent onze mille victimes de la commune de Paris, férocement réprimée par le gouvernement d’Adolphe Thiers. Les derniers combats de la Commune se sont déroulés il y a 150 ans, après soixante-douze jours d’une expérience révolutionnaire sans précédent, autour et au cœur du cimetière du Père-Lachaise. Près de 200 fédérés y ont été fusillés dos au mur.
Pour nous syndicalistes, parmi les grandes dates du mouvement ouvrier, la Commune de Paris tient une place particulière. Dernière révolution du XIXe siècle, c’est aussi la première tentative de prise en main de leur destin par les ouvriers.
Ce 1er mai 2021, s’il permet de faire un constat inquiétant sur la situation nationale et internationale, doit pourtant nous rassembler avec détermination pour lutter face aux diverses attaques… et nous permettre d’exiger un plan de relance des services publics, l’abrogation de la loi de transformation de la Fonction Publique, et obtenir un plan d’urgence pour rebâtir un système de santé public qui réponde aux besoins. Pour améliorer la protection sociale, l’emploi, les salaires, les libertés et la paix dans le monde.
ENSEMBLE CONTINUONS D’OEUVER POUR UN MONDE PLUS JUSTE PLUS SOLIDAIRE ET PLUS FRATERNEL !!!