La FSU partage les inquiétudes exprimées par l’assemblée départementale et les Présidents et Directeurs des établissements médicaux-sociaux dans la motion du 15 février 2018. Les enjeux, tant en matière de service à la population que d’emploi sont en effet majeurs pour la Lozère. Toutefois il ne nous paraît pas possible de dissocier le secteur de la santé de celui du médico-social. Mêmes enjeux, même logique comptable de désengagement de l’Etat, de privatisations, d’abandon des territoires et de transfert de charges aux collectivités.

Si les menaces qui pèsent actuellement sur tous les hôpitaux ruraux de Lozère venaient à se concrétiser, elles auraient des effets désastreux sur l’offre de soin, la qualité de vie et sur l’emploi dans les bassins de vie concernés. Quant à l’hôpital de Mende, lui aussi connaît une situation critique, identique à celle de tous les hôpitaux publics à l’échelon national et dont les causes sont connues : mode de tarification, coupes budgétaires au nom d’une politique d’austérité… Au manque de personnel lié à cette politique d’austérité s’ajoute la difficulté à stabiliser les équipes de médecins qui a pour conséquences : l’insuffisance du service rendu, la fuite des patients vers des centres plus importants qui déstabilise davantage la structure et le recours à des médecins intérimaires alourdissant d’autant le déficit. La situation est tout aussi critique pour l’hôpital François Tosquelles de Saint Alban et ses antennes. En matière de prise en charge des personnes porteuses de handicap il est important de maintenir le savoir faire et les établissements existant dans le département. Pour ce faire, il y a lieu de rechercher les besoins peu ou mal satisfaits, et la FSU partage sur ce point l’analyse exprimée dans la motion départementale. Toutefois la possibilité de prendre en compte un recrutement élargi à l’ensemble de la Région ne doit en aucun cas limiter les possibilités pour les patients de choisir une solution de proximité.

En matière d’EHPAD le département échappe à la mainmise d’un secteur privé sélectif à but lucratif. Mais la réforme en cours de la tarification entraîne quelques inquiétudes. Quels seront ses effets sur les établissements de petite taille dans notre département ? D’autre part des déséquilibres géographiques subsistent et il est nécessaire de les corriger. Dans ces établissements, en Lozère comme ailleurs, l’amélioration de la situation du personnel dans les EHPAD constitue une priorité en termes d’effectifs, de conditions de travail et de revalorisation salariale. Pour la FSU, il importe de faire face à l’augmentation de la situation de dépendance d’une grande partie des résidents qui exige une amélioration de la dotation en personnels. Et nous rappelons, avec l’ensemble du « groupe des 9 », notre exigence de prise en charge de la perte d’autonomie par la sécurité sociale.

S’il importe de conduire une réflexion sur le médico-social centrée sur le territoire nous pensons que les propositions qui en résulteront ne pourront se réaliser que dans le cadre d’un mouvement de plus grande ampleur. En l’absence de cette prise de conscience et de ce mouvement « l’effet ciseaux » évoquée par Madame la Présidente de l’Assemblée départementale à propos du budget perdurera, avec les effets que l’on constate déjà. La FSU est déterminée à se mobiliser, comme elle l’a toujours fait, pour défendre, l’ensemble de la protection sociale au-delà de chacun des secteurs concernés par la motion du 15 février 2018.