COMMUNIQUE DE PRESSE DE L’INTERSYNDICALES DES RETRAITES
DU GROUPE DES 9
31 mars 2021 : les revendications des retraités
Les retraités dénoncent la situation sanitaire et ses insuffisances. Celles-ci se traduisent par une grande confusion dans la campagne de vaccination. Ainsi le site de doctolib par lequel il faut prendre rendez-vous reste fermé en mars et standard téléphonique se contente d’une enquête (nominative !) sans faire une liste d’attente, sans poser de question sur les priorités.
Elles se traduisent aussi par un manque de moyens toujours aussi criant de moyens hospitalier, Ainsi, malgré la pandémie, le recrutement de médecins urgentistes n’a pas toujours pas augmenté ! Dans nos territoires ruraux la situation est aggravée par le manque de médecins, en particulier spécialistes.
Ils demandent que les brevets attachés aux vaccins contre la Covid 19 soient considérés comme des biens publics internationaux afin qu’ils puissent être produits en France et dans tous les pays où cela est possible et répartis équitablement. Par ailleurs, il n’est pas acceptable qu’une société comme Sanofi, qui a largement bénéficié de subventions de l’État et vu ses profits augmentés de 340 % en 2020, annonce en pleine pandémie la suppression de 1.700 emplois, dont 400 de chercheurs. Et ce, après avoir reçu la visite et les félicitations du Président de la République et distribué généreusement des dividendes
Ils dénoncent aussi la perte de pouvoir d’achat. Les pensions sont en baisse et selon le Conseil d’Orientation des Retraites cela va empirer, compte tenu des mesures déjà prises pour les retraités de demain ! Dans le même temps certains prix et tarifs augmentent : électricité, gaz, complémentaires santé (augmentation moyenne de 3,6 % mais plus encore pour les plus âgés). Hausse de la taxation (impôt déguisé) des cotisations de ces complémentaire passant de 13.8 % à 16.7 %. Et aucune perspective de participation de l’état pour les pensionnés…
Les retraités sont ainsi pris dans l’étau, entre la mâchoire de la baisse des retraites et celle du report de la loi grand âge. Ils souhaitent vieillir à domicile, mais leurs revenus ne le leur permettent pas alors que les dispositifs d’aide sont insuffisants.
Ceci conduit à l’exigence d’une prise en charge à 100 % par la Sécurité sociale des dépenses liées à la perte d’autonomie. La prise en charge de la dépendance est une question majeure. Son principe est dans la loi, mais sous la forme discutable d’un « cinquième risque » qui sépare la dépendance de la branche maladie et dont le financement n’est pas assuré. Celui-ci doit passer par la solidarité nationale et s’inscrire dans un système obligatoire et universel avec une prise en charge à 100 % par la branche maladie de la sécurité sociale. Il doit déboucher sur la création d’un grand service public de l’aide à l’autonomie, en établissement comme à domicile.
Dans le « monde de demain » cette création devrait être un moyen de relancer la croissance et d’assurer des emplois, en particulier dans les territoires ruraux. Il faut financer un tel service dira-t-on, mais on sait que l’autonomie peut être une source de profit importante pour les multiples groupes privés qui se développent. Les moyens existent, à condition de les rechercher, par exemple en luttant contre la fraude et l’évasion fiscale, et de les utiliser. Ainsi la pandémie a entraîné un excès d’épargne et Bruno Lemaire, ne sachant qu’en faire, a eu l’idée de faciliter sa transmission entre parents et enfants. C’est beau le lien intergénérationnel… Sauf que les lois actuelles permettent de transmettre sans taxation des sommes importantes (sans compter les possibilités d’évasion fiscale pour les riches !). Sauf que tout le monde n’a pas quelque chose à transmettre ! D’un point de vue économique l’idée n’a pas de sens, mais réduire une pauvreté croissante ne paraît pas être une priorité du ministre qui imagine plutôt un ruissellement à l’envers !
Les retraités dénoncent enfin ce qu’on appelle « l’âgisme ». Les personnes âgées sont les principales victimes de la pandémie. Malgré ceci certains discours en font des privilégiés, en opposant leur situation à celle des jeunes qui souffrent particulièrement de la situation. C’est mépriser à la fois les uns et les autres, en oubliant les solidarités au quotidien !
En fait ces discours servent à masquer les multiples attaques contre notre système de protection sociale qui est le seul moyen de maintenir lien entre les générations essentiel à toute société…
Mende le 22/03/2021