DECLARATION PREALABLE CTSD du 16 mars 2020

Ce Comité technique départemental se tient dans un contexte exceptionnel. En effet, jeudi soir, le Président de la République a annoncé que dès ce lundi, les écoles, collèges, lycées et universités seront fermés au public jusqu’à nouvel ordre. Samedi soir, le 1er ministre a annoncé que le pays passait au stade 3 de protection contre la pandémie en cours. Ces décisions, dans le contexte de l’extension du COVID-19 sur notre territoire national, sont pour la FSU Lozère de bonnes décisions.

Cependant, ces annonces s’accompagnent, d’une nouvelle charge de travail pour tous les fonctionnaires, de santé mais aussi pour ceux de l’Education nationale, au nom d’un tous ensemble et d’une solidarité très conjoncturelle. Après bientôt trois ans d’un pouvoir ayant instauré une diète budgétaire, un gel des salaires des fonctionnaires réaffirmé jusqu’en 2021, et des suppressions de postes dans toutes les fonctions publiques (et en particulier dans le second degré de l’éducation nationale), ces annonces sonnent bien creux.

Ces décisions se sont accompagnées de prises de positions pour le moins incohérentes de la part du ministre de l’Education nationale (présences des personnels dans les établissements ce lundi, maintien du calendrier initial de certains concours de recrutement) ; prise de positions dangereuses et faisant fi de toutes les préconisations des autorités sanitaires, imposant alors à des milliers de personnels d’emprunter les transports en commun, de mettre ainsi leur santé en péril et d’ajouter à la surcharge des services hospitaliers. Ces prises de positions ministérielles sont sans lendemain. Heureusement !
Ce matin, seuls les personnels enseignants, AED et AESH volontaires sont présents dans les établissements. C’est une très bonne chose pour tenter de limiter l’expansion du virus. Les personnels, conscients de leurs responsabilités envers les élèves, travaillent et mettent en place des dispositifs permettant le maintien d’un lien à distance avec les apprentissages, en tenant compte de l’âge des élèves et des possibilités techniques mobilisables.

Pour la FSU Lozère, chaque enseignant, personnel de catégorie A, concepteur de ses cours, progressions et évaluations, doit rester libre de choisir les modalités et contenus de travail qu’il souhaite mettre en œuvre à distance durant la période de fermeture de son établissement pour assurer la continuité pédagogique. Ce lien pédagogique numérique avec les élèves doit consister à maintenir le contact scolaire avec les élèves par les canaux parfois déjà habituels pour certains d’entre eux. Pour la FSU Lozère, il serait utopique, voire démagogique de faire croire que de nouveaux apprentissages pourront se réaliser de manière virtuelle. Dans ces circonstances exceptionnelles, le baccalauréat, le brevet et les E3C ne pourront qu’être aménagés.

Pour ce qui est de l’accueil des enfants des personnels de santé et de secours sans solution de garde, la FSU Lozère appelle les collègues qui y seraient invités par leur chef de service, sur la base du
volontariat et selon un roulement interne décidé en accord avec la direction, à participer à ce dispositif de soutien et de solidarité avec nos collègues soignants.

Concernant la préparation de la rentrée 2020, dès le CTSD du 24 février (relatif aux effectifs prévisionnels et aux DGH des collèges lozériens), la FSU Lozère avait pointé le fait que les conditions de rentrée 2020 seront rendus plus difficiles que celles actuellement existantes. Le manque de moyens horaires alloués aux collèges du département aboutit à des effectifs lourds sur Langogne et Mende et la répartition de la DGH au sein de collège bi-site se fait au détriment de l’UPP Pierre Delmas de Sainte Enimie. La FSU Lozère dénonçait aussi le manque de trois postes pour assurer dans de bonnes conditions la coordination des parcours et la scolarisation des élèves suivis par les dispositifs ULIS implantés sur le département. Pour la FSU Lozère, ces choix budgétaires ont des conséquences problématiques pour le devenir des postes d’enseignants et d’éducation des collèges de notre département. Le document préparatoire de ce CTSD indique un solde négatif (-1) au bilan projeté par notre administration départementale pour les créations-suppressions et modifications de postes dans les collèges pour la rentrée 2020.

Lors du GT préparatoire à ce CTSD, les représentants FSU des personnels avaient questionné notre administration au sujet de l’évolution du nombre des heures de décharges allouées à l’ESPE. Nous espérons pouvoir obtenir une réponse à cette question lors de ce CTSD. De plus, les représentants FSU des personnels avaient aussi questionné l’administration départementale sur la pérennisation du choix de politique éducative mis en place durant l’été 2019 sur la commune de Saint Chely d’Apcher pour l’accueil et la scolarisation des familles Yézidis. La FSU Lozère étant favorable à la structuration durable d’une offre d’enseignement de FLE sur ce territoire, notre demande de créations de postes en GT, le 4 mars dernier, prenait en compte cette perspective. Enfin, lors de ce GT, un débat a été ouvert sur l’évolution des postes SPEA implantés sur le collège de Vialas. La question de fond, pour la FSU Lozère, étant celle de savoir si cet établissement est spécifique pour son offre d’enseignement qui a abouti à créer des postes SPEA internat relais ou si, comme dans d’autres collèges, c’est l’étiquette SPEA CSME qui doit prévaloir. La spécificité de l’établissement, rappelée lors du GT que nous avons pu tenir le concernent et renforcée par le projet porté dans cette structure, nous incite à penser que l’étiquetage SPEA internat relais devrait être maintenu.

Les représentants FSU avaient aussi demandé lors du GT du 4 mars, la création de postes en Espagnol (implanté sur le collège de Saint Chely d’Apcher avec complément de service sur le collège de Mende) et en Lettres modernes SPEA FLE sur le collège de Saint Chely d’Apcher. Ils avaient aussi demandé à ce que le poste d’Espagnol implanté sur le collège de Meyrueis avec complément de service sur Sainte Enimie ne se voit pas ajouter un autre complément de service sur Florac. Ils avaient enfin demandé que le poste d’Histoire Géographie implanté sur le collège de Langogne soit complété avec les heures du BMP existants dans cette discipline sur le lycée Chaptal de Mende, situation ayant déjà été mise en œuvre pour maintenir ce support dans le passé.

Au regard des documents préparatoires, il semblerait que l’administration départementale ait fait d’autres choix qui aboutissent ainsi au bilan négatif de -1.

Nous allons travailler dans ce CTSD pour à nouveau tenter d’améliorer la situation faite aux postes d’enseignants implantés sur le département.

Malgré le COVID-19, le contexte prégnant est celui d’une forte colère au sein des différentes catégories de personnels de l’Education nationale à cause du projet gouvernemental de réforme de la retraite par points. Le passage en force gouvernemental n’est pas accepté.

Pour la FSU Lozère, la responsabilité gouvernementale n’est pas celle d’imposer dans l’urgence une contre réforme des retraites qui doit, en l’état, être purement et simplement retirée.

La colère est aussi alimentée par la mise en œuvre de la loi de transformation de la fonction publique qui met à mal la transparence et l’équité de traitement des collègues faisant valoir leur droit à mutation.

Pour les personnels du second degré, la phase inter-académique a déjà mis en exergue de nombreux manquements qui aboutissent au dépôt de nombreux recours. Il est fort à craindre que la phase intra-académique voit se multiplier les situations problématiques conflictuelles ouvrant encore une fois la voie à de nombreux recours. La diffusion de la circulaire intra académique 2020, ce mercredi 11 mars au soir, circulaire dont l’écriture a été non négociée avec les organisations représentatives des personnels, permet à notre administration académique de rogner l’octroi des bonifications pour rapprochement de conjoints. La modernisation de la fonction publique commence, dès maintenant, à prendre la forme de moins de droits pour les agents. La suppression des CAP et du regard des représentants des personnels sur les différentes opérations de gestion des carrières (mutation en 2020, avancements et promotions en 2021) font totalement perdre la confiance des agents envers leur administration. La communication ministérielle mettant en valeur « l’école de la confiance » vient ainsi se briser sur la réalité managériale imposée par ce gouvernement.

Enfin, la politique éducative ministérielle mise en pratique, en particulier, dans le cadre de la réforme des lycées et du baccalauréat vient provoquer le chaos dans tous les services de tous les lycées. Même l’Inspection générale reconnait que la situation ainsi créée n’est pas tenable. Pour la FSU, la fin des E3C et la mise en pratique d’épreuves terminales, anonymes et nationales pour tous les élèves de première est la solution pour sortir de cette situation par le haut. Ce n’est pas le choix du Ministre qui vient de confirmer la 2e session des E3C. De plus, dans le cadre de l’orientation post-bac et du système Parcoursup qu’elle continue de dénoncer, la FSU demande que les élèves de première puissent conserver leurs trois enseignements de spécialité choisis en 1ere pour leur année de terminale. Les discours actuels déniant la réalité des contenus de formation nécessaires pour réussir dans de nombreuses études supérieures font craindre pour la réussite de tous les lycéens dans leur poursuite d’études.

Les élus FSU au CTSD de la Lozère