Après 47 jours de lutte sans trêve contre le projet de réforme de la retraite par points, l’intersyndicale départementale CGT, FO, FSU et Solidaires continue de considérer ce projet comme non négociable et continue de demander son retrait.
Le mouvement de contestation contre ce projet, désastreux pour toutes et tous, fait preuve d’une combativité exemplaire. Il s’appuie sur une prise de conscience qui se généralise face à la violence politique et sociale imposée. Il peut continuer de compter sur l’appui d’une majorité de la population qui a compris que l’enjeu des retraites est un enjeu plus large, que la casse du régime solidaire des retraites est une étape cruciale dans la casse de notre modèle social protecteur.
Cette ténacité collective a permis que le gouvernement, par son inflexibilité, apparaisse comme le principal responsable d’un conflit social qui dure. Car le gouvernement est le seul responsable des blocages actuels, des pertes économiques qui se chiffrent en dizaines de millions d’euros. Il assume avec un cynisme dangereux cet état de fait, le 1er ministre osant tout, droit dans ses bottes, allant même jusqu’à dire que « la grève serait sans issue ! ».
Les gesticulations gouvernementales et médiatiques au sujet de l’âge pivot, devenu âge d’équilibre, tiennent d’une mise en scène d’une farce même pas comique qui après enfumage aboutit à vouloir « retirer provisoirement » pour 2 mois, l’âge pivot à 64 ans du projet de loi, avec une pseudo conférence sur le financement qui se tiendrait de février à avril avant les décisions législatives finales prises par ordonnances si nécessaire. Drôle de vision de la démocratie représentative et de la démocratie sociale de la part d’un Président startupper et d’un gouvernement disruptif aux seuls dépends de l’immense majorité du peuple qu’il entend gouverner.
Un bras de fer est engagé entre deux mondes. Nous ne laisserons pas ce gouvernement de riches agissant sans scrupules, détruire notre patrimoine commun : suppression des services publics, réforme punitive de l’assurance chômage, privatisation (ADP), attaques contre tous les statuts des salariés et des fonctionnaires. Non, nous ne voulons pas de retraite à points sous couvert d’une prétendue « universalisation », car c’est bien une logique d’individualisation et de pseudo capitalisation destructrice des solidarités qui nous est vendue.
Non, nous ne souhaitons pas remplacer un système de retraite solidaire par un système de misère !
D’autres solutions sont possibles pour améliorer les droits de toutes et tous dans le régime de retraite actuel : augmenter les salaires et les rémunérations de tous les actifs, mettre en œuvre immédiatement l’égalité salariale et professionnelle entre les femmes et les hommes, développer l’emploi stable, mettre fin à la précarité, prendre en compte les années d’étude, mettre fin aux exonérations patronales, réorienter les crédits d’impôts aux entreprises vers le régime des retraites, élargir l’assiette de cotisations pour inclure tous les actifs dans le système par répartition, lutter contre la fraude et l’évasion fiscale et instaurer une contribution sociale sur les revenus du capital.
C’est pour tout cela que nous nous battons pour gagner collectivement.